Franchement, pour ceux qui hésitent un petit morceau choisi :
- "Quelqu'un est intervenu dans le combat. Quelqu'un qui possède le vif. Qui peut être s'en nourrit. La rapidité d'Erg, ses anticipations même, ne pouvaient suffire face au Mouvement. Il lui aurait fallu cette aptitude au plus petit écart, et pas seulement des inflexions, fussent-elles hypervéloces. Face au foudre, la supériorité ne peut venir que du vif. Lui seul dépasse les vitesses relatives et les variations éclairs. Lui seul peut aller plus vite parce qu'il actualise le discontinu. La rapidité et le mouvement restent des dimensions de l'espace temps. Le vif est proprement l'intempestif. Il jaillit à travers la texture du vent-temps - ou temps qui s'écoule. Il apporte avec lui sa temporalité. Lorsqu'il surgit, l'action ne se produit plus en terme de vitesse ou de lenteur, elle n'est pas plus rapide ou plus lente que celle de son adversaire : elle est simplement d'un autre temps."
- "On ne peut pas y répondre c'est ça ? Elle est déjà accomplie avant d'avoir pu être vécu." (là j'ai pas pu m'empêcher de penser à Ken le Survivant qui explique à son adversaire qu'il est déjà mort. mais à l'époque j'avais 13 ans ça passait bien...)
- "Oh, on peut y répondre Caracole : par un autre vif. Ca s'appelle le combat polychrone, chacun des adversaires ripostant par des trouées de temps." (là ça doit être la technique de Goku pour se déplacer avec les doigts vous l'avez aussi?)
(...)
En baguenaudant, je tombai sur deux blocs côte à côte qui portaient ce titre : Vivre. Intrigué, je sortis le premier, m'assis sur une marche de l'escalier et je lus :
« Vis chaque instant comme si c'était le dernier. »
Ému et secoué, je le remis à sa place et retirai, vibrant, le second de la paroi. À l'écriture, c'était à l'évidence le même auteur :« Vis chaque instant comme si c'était le premier. »
Je posai le bloc et l'émotion me monta aux yeux. Ces deux phrases avaient une telle puissance, une telle extension vitale que j'en demeurais absolument ébloui, fauché sur pied, laissant les spires de cette pensée s'enfoncer dans ma chair et y creuser des ouvertures profondes qui s'aéreraient déjà, déjà se laissaient traverser par le pollen de ces mots de passe. Sans que je comprenne sur le moment pourquoi, ils fécondaient un terreau en moi essentiel, y promettaient une floraison longue et exigeante. Je comprenais mieux ce que Ne Jerkka avait voulu dire par compacité. En deux phrases, ma vie n'était déjà plus tout à fait la même — elle se décalait subitement, elle encaissait une dimension que j'avais méconnue jusqu'ici, elle s'affrontait et comme s'épluchait sur la lame d'un idéal concret que je ne pourrais plus désormais ignorer, elle me retirait des excuses et des facilités, bref : j'étais embarqué. Vivre ferait dorénavant partie de mes « livres » de chevet — de ceux qu'on pouvait réciter par cœur.
Vous trouvez ça bon ? alors lisez le c'est pour vous.