S’il est né en Alaska et possède donc la citoyenneté américaine, David Vann, se sentant dépourvu face au culte des armes et de la violence qui règnent outre-Atlantique, a décidé il y a quelques années de quitter son pays natal et de s’installer aux Philippines. Et c’est sur l’une des îles de l’archipel asiatique où il réside désormais qu’il a choisi de situer l’action de son nouveau roman, La Jeune Fille et la mer. Et ce dixième roman prouve une fois de plus que David Vann n'a pas son pareil pour imaginer des histoires où tout part en sucette ; il ne déroge pas à la règle et rien de joyeux ne s'est malencontreusement glissé dans La Jeune Fille et la mer… pour mon plus grand bonheur !
Car si je sais pertinemment que je ne vais pas rire lorsque je me plonge dans un roman de David Vann, c’est justement ce que j’aime chez lui : l’auteur américain sait comme personne insuffler un élan romanesque à la noirceur qui habite notre monde. Et la pauvre Aica, du haut de ses vingt et un ans, va en faire l’amère expérience. Elle qui souhaitait juste mettre le grappin sur un riche étranger pour se sortir de la misère dans laquelle elle vit va vite déchanter et se retrouver plongée dans une galère inextricable et mortifère. Et je te prie de bien vouloir m’excuser, Aica, mais ton malheur a fait mon bonheur !