En arrivant sur la page SC du bouquin, je ne vois qu'une autre critique très mitigée du roman et je me dis tout de suite que l'auteur n'a sûrement pas lu H.G. Wells.


Et c'est pourtant, dès le titre, rien d'autre qu'un hommage aux deux romans fondateurs de la SF.

Christopher Priest nous propose une fantaisie en marge de ces deux romans et le plus frappant reste le style très classique, limite plagié de l'auteur fin XIXème, début XXème siècle, et ce ne peut être un hasard.

D'une autre manière, je suis tenté de qualifier la tentative de performance, car en 1976, il arrive à approfondir des aspects éludés par Wells, à moderniser l'ensemble, tout en gardant la méthode descriptive et en utilisant des descriptions d'une technologie alors désuète en 1976 mais que Wells n'aurait pas renié.

Pour resituer Time Machine, par rapport aux autres œuvres contemporaines de fiction d'aventures extraordinaires, Wells invente la SF en imaginant une machine qui n'existera jamais (différence majeure avec Jules Verne ), en exposant une théorie proche de la science de l'époque pré relativité (la quatrième dimension) et en offrant à travers les aventures du protagoniste, une extrapolation du monde social industriel encore naissant de son époque.

L'écriture est précise et efficace mais un tantinet aride et Christopher Priest va tout de suite remédier à ce détail en nous proposant un narrateur lambda (non scientifique, représentant de commerce) rapidement lié à un personnage féminin, le qui pro quo de la rencontre, le charme du couple qui va se former donnant tout de suite un peu de chaleur, telle la lampe à gaz en comparaison de la lampe à pétrole.

Le roman initial ne donnant aucune info à propos du narrateur, Priest se permet de broder ce qu'il a envie pour lancer sa machine à explorer le temps à travers l'espace pour atterrir sur Mars et nous raconter une chronique de son crû préfigurant la Guerre des Mondes. Sans trop savoir, je me lance en avançant, à la sauce John Carter.

Dans ce classique, que j'ai moins en mémoire, Wells reste évasif, sur les motivations martiennes pour proposer un pamphlet anti colonial à travers les spéculations tirées de ses observations.

Néanmoins, le peu de détail avancé pour raconter le départ des martiens dans le roman original est joliment intégré à une structure élargie racontant, certes, autre chose que le point de vue social de Wells pour proposer une aventure plus moderne et plus rythmée.

L'apogée tenant dans la rencontre avec le personnage H.G. Wells, himself, personnage cinématographique créé grâce l'absence de présentation des narrateurs (incarné par Rod Taylor dans Time Machine ), qui va sortir cette fois ci de son rôle de narrateur de la guerre des mondes pour aider nos héros en utilisant ses acquis lors de sa participation à Time Machine (inventée par un autre savant ) pour aider nos héros dans une guerre plus mouvementée et plus dévastatrice.

Ce qu'il en reste aujourd'hui, c'est que rien de ce qui a pu sortir depuis autour des œuvres de Wells ne peut s'empêcher de citer Priest. De mémoire, je ne peux pas tout argumenter précisément, par exemple pour C'était Demain, mais un rebondissement est quasiment expurgé dans Time Machine avec Guy Pearce. Pour la guerre des mondes, pareil, je l'ai lu y a longtemps et je ne peux être sûr de ce que décrit Wells par rapport à la tentative de marsuformation mais quand Priest décrit l'implantation de la faune martienne, les cages d'humains capturés et la vampirisation du sang, je mettrais mon membre le plus viril à couper que Koepp tire ses idées de ce roman pour son scénario du film de Spielberg.

Je pousserais même le vice à voir dans la dernière partie de la pérégrination des personnages, retour sur Terre et contre attaque, un schéma moderne préfigurant les films hollywoodiens des années 90, Roland Emerich et son Independance Day, bille en tête

Toshiba
9
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le 8 août 2025

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