J’écris ces lignes un dimanche soir, après avoir essuyé une gueule de bois carabinée (il faudra bien qu’un jour je me résolve à accepter de vieillir et comprenne que je ne peux plus boire autant qu’avant lorsque je suis en soirée), être passé à l’heure d’hiver et arrivant quasiment au bout des vingt romans que j’ai sélectionnés dans la cuvée 2025 de la rentrée littéraire, ce qui veut donc dire qu’il va me falloir patienter quasiment un an avant de pouvoir retourner à Livres dans la boucle pour de nouveau rencontrer et échanger avec des auteur(e)s… Autant vous dire que cette chronique porte le sceau de la déprime.
J’ai donc tenté de me remonter le moral avec La mauvaise joueuse, le troisième roman de Victor Jestin (et le premier livre dédicacé de ma moisson bisontine cette année) que j’ai lu en quelques heures seulement tant ce dernier est court. Court mais bien ficelé, et j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre la fugue existentielle de Maud, à la voir partir à la dérive a mesure qu’elle se cherche mais ne se trouve pas.
Mais, si plaisant soit-il, ce roman est beaucoup trop court à mon goût. Plus je vieillis, plus j’apprécie les livres qui prennent leur temps ; plus le temps passe, plus je goûte les romans qui développent au maximum leur intrigue et leurs personnages, les romans qui font vivre ces derniers sur de longues périodes – ce n’est pas un hasard si John Irving est mon auteur préféré