J'ai bien aimé tout le début du roman, le passage dans l'avion est assez plaisant. Je trouve qu'Agatha Christie dépeint parfaitement une société qui change, avec donc l'avion, mais aussi les journalistes et les "starlettes", les stations balnéaires où il faut aller même si on ne sait pas pourquoi... Ca apporte une vraie modernité à la romancière, et moi qui lis / relis ses oeuvres dans l'ordre chronologique, on sent vraiment que le monde a changé, ou du moins, qu'il change, à travers La mort dans les nuages.
L'enquête est plutôt bien menée aussi (même s'il manque un plan des passagers) : on a accès aux témoignages, on a accès à la liste des affaires personnelles (qui sera importante), on a souvent des mises à jours sur les découvertes de Poirot et sur les mobiles possibles.
Malheureusement je trouve que le roman perd un peu de sa force lorsque les pages défilent. Pour moi, il faudrait enlever presque un tier du livre car je le trouve un peu poussif par moment.
Autre chose que j n'ai pas aimée : à la fin Poirot nous révèle des informations auxquelles nous n'avions pas accès. Pour être honnête, ce n'était pas obligatoire pour trouver le coupable, mais malgré tout, je n'aime pas quand à la fin d'un whodunit on nous dit que le policier a trouvé le coupable grâce à des informations que nous ne connaissions pas.
Je note par contre qu'il faudrait revoir la traduction de ce roman et supprimer un passage très dérangeant. En effet, alors que deux protagonistes discutent, les deux trouvent ça admirables qu'ils aient plein de points communs (on sent une histoire d'amour naître là-dessous). Et parmi tous ces points communs, les deux personnages trouvent amusants qu'ils n'aiment pas les personnes de couleurs (et autant vous dire que le mot employé n'est certainement pas celui que je viens d'employer, mais un autre, particulièrement raciste). Ouch, ce n'est qu'une phrase dans un roman de 250 pages mais c'est bien celle qui ressort malgré tout.