Théâtre complet, partie 1 - Note globale, partie 1

Il s'agit d'une note globale:


La Nuit de Valognes: 7


Schmitt s'amuse à écrire l'impossible suite de Don Juan ou le festin de pierre de Molière en repensant la fin de son prédécesseur.


Plutôt que mourir, tué par la statue du commandeur, la statue s'avère être le chevalier de Chiffreville, ante-Carlos qui apportera à Don Juan de l'amour plutôt que de la haine. Grand amour d'un genre nouveau, dépassant la simple sexualité, le Chevalier va transformer l'abuseur de Séville à jamais.


Une suite plus intéressante et moins grinçante et génériquement plus proche de son modèle que l'infernal Don Juan aux Enfers de Baudelaire, ne serait-ce que pour la réplique finale de Sganarelle mais qui pâtit de la scène de tribunal arbitraire qui l'introduit et de la métamorphose appliquée à Don Juan qui peut être sujet d'un problématique contre-sens.


Le Visiteur: 10


Excellente, mystérieuse, à l'image de son personnage éponyme, cette pièce est la meilleure pièce de Schmitt. Un de ses chef-d'oeuvres indépassables et incontournables.
Proche dans l'intrigue du roman La Part de l'autre, elle est aussi bien plus intelligemment amenée et laisse un succulent suspens jusqu'au bout et au-delà...


Le Baîllon (et non le Bataillon): 2


Un monologue court et glauque laissant percevoir une voix imbécile et qui se reconnaît comme telle (lancinante réplique "je n'ai pas d'imagination") qui tente un désespéré et contradictoire plaidoyer de l'homosexualité. Mieux vaut un copain homo qui te donne le sida que des parents hétéros qui te donnent des idées préconçues.
Bref, un congrès d'idiots, chacun à sa façon, voire même un sinistre dîner de cons, dans un au-delà en deçà de tout intérêt, puisque totalement dépouillé et bassement significatif.


L'Ecole du Diable: 8


Le Diable veut raviver le Mal, le moderniser. Le Mal à l'ancienne le rend malade.
Pour se guérir, il fait venir ses démons pour qu'ils inventent une nouvelle sorte de Mal.
Fraîchement sorti de l'école, ils invoquent des courants de pensée au service d'une banalisation voire d'une vision plus positive du Mal. Ils se changent en enfants pour porter ce nouveau fléau au monde: les penseurs.
Dans un style excellent, pastiche voltairien sans faute, Schmitt réfléchit la pensée moderne.
Hélas trop court pour éviter d'être trop général voire caricatural.

Frenhofer
7
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le 17 sept. 2015

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Frenhofer

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