1 000 mots de vocabulaire, des dialogues plats, une intrigue qui ne tient pas la route, un suspens ridicule, des personnages au mieux sans relief au pire insipides... ce livre est sûrement le plus mauvais que j'ai lu cette année.
Passé les premières pages où l'on est stupéfait par l'ampleur du désastre ( mais comment ose t'on vendre ce livre ?), on prend de la distance et on s'en amuse.

Pitch: après un émouvant et pitoyable face à face où deux amoureux s'affrontent lors d'une émission de télé au sujet de la peine de mort, on suit l'enlèvement du fils du partisan de la chaise électrique. Fils dont la mère a été sauvagement assassinée et dont l'assassin attend dans le couloir de la mort. S'enchaîne alors des rebondissements attendus et laborieux qui vous assomme:

Premier coup de pelle (pour la tombe de ce bouquin ou sur la tête du lecteur): aucun style.

Deuxième pelletée (très importante): le lecteur apprend plein de chose sur la vie: le feu ça brûle, attendre c'est long, l'hiver il fait froid, on conduit moins vite sur des routes verglacées, dans une gare on entend des trains, les enfants sont fragiles, un policier aveugle développe une ouïe formidable, le viol c'est mal etc...

Troisième coup de pelle: l'intrigue et les personnages, c'est le plus insidieux, c'est un coup qui fait mal mais dont la douleur dure, s'amplifie.
L'auteur a fait appel à tous les préjugés possibles et imaginables. Un enfant fragile et asthmatique mal entouré dont la mère est tragiquement morte, une veille dame protectrice et sympathique au mari ivrogne, un père dépassé mais aimant, une petite amie sophistiquée mais pas trop, un flic à la fois rusé et très con, une voisine agonisante, une bonne qui détient un indice important, un avocat qui apparaît sur 5 pages et dont on vous fait un portrait détaillé genre lui vous allez le revoir (ou pas) et enfin un méchant, moche, pas beau vilain tout plein, violeur, érotomane ( ce sont les types qui pensent que Claire Chazal ne font le JT que pour eux) mais tout de même orphelin (quelle épaisseur...) et garagiste. Toute cette galerie n'a pour autant aucun relief, tellement leurs répliques sont niaises, on est surpris de lire autant de fois: "c'est vrai" comme réponse, et par l'absence de comparaison et de métaphores.

Mais pour autant tout ce petit monde se rencontre, et essaye tant bien que mal de retrouver le méchant kidnappeur. Mais et c'est cela le pire, l'intrigue en tient pas la route... exemples: le kidnappeur vole une voiture dans la ville où vit l'enfant, il la laisse à New York et les propriétaires, après avoir déposé plainte, vont la rechercher. Jamais le FBI ne vérifie s'il y a eu des choses étonnantes dans la ville le soir du rapt, une voiture volée par exemple, résultat la voiture de l'enlèvement (pourtant aperçue par un témoin) est totalement évacuée alors qu'on imagine mal une vraie enquête faire l'impasse sur ces préalables. Mais bon disons que la police locale ne devait pas être mise au courant de l'affaire pour la survie de l'enfant...
Plus surprenant: le ravisseur demande 82 000 dollars et pas un de moins, le montant exacte du compte pour les études supérieurs du gamin, la police ne dresse pas un portrait des gens qui auraient pu avoir vent de cette information et ne mène pas d'enquête approfondie, non jamais... c'est désolant, tout comme le surnom du kidnappeur: Renard. Une référence à une chanson (une malédiction un moment est soulevée), un livre... non non, le second prénom du ravisseur est Rommel: le renard du désert ( ah ben ça alors des parents nazis, ça fait bien méchant non ?, mais au fait il est pas orphelin, donc un orphelinat lui a collé le nom d'un général allemand du troisième Reich... no comment)

Quatrième coup: la narration: l'auteur prend un malin plaisir a rejouer la même scène mais vue par différents personnages. Elle se fiche pour autant de faire vivre plusieurs péripéties à un personnage ( genre une bonne grosse journée) et de revenir sur un détail du matin 10 pages après, alors que vous, vous aviez imaginé sans difficultés ce que les autres personnages ont du ressentir: de la tristesse, de la colère, du désir... et vous de l'ennuie.

Cinquième coup: le suspens: l'enfant asthmatique va t'il supporter le baillon, les bottes de Sharon vont elles survivre à la corde qui la retient prisonnière ? Mention spéciale aux 40 dernières pages qui vous tiennent en haleine, on découvre l'identité du tueur 4h avant l'explosion de la bombe, le lieu où elle est 45 min avant, l'endroit où se cache l'enfant h- 4 minutes ouf on arrête le kidnappeur 4 seconde avant l'explosion de la bombe. Trop fort

Sixième coup: une merveilleuse description de New York ou alors de Chicago, ou de Columba, ou alors le petit patelin à côté de chez vous avec une gare...

Pour conclure, et jeter la dernière pelletée de terre: ce livre se veut un (mauvais) plaidoyer contre la peine de mort... en fermant le bouquin ma position a changé, je reste opposé à la peine de mort mais je crois qu'on peut faire une exception pour l'auteur de ces inepties !
Jordane_Renard
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes romans lus en 2013 et Ils ont osé couper un arbre pour ce livre !

Créée

le 23 nov. 2013

Critique lue 1.5K fois

4 j'aime

Jordane Renard

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

4

D'autres avis sur La Nuit du renard

La Nuit du renard
Mister-Pink
5

Critique de La Nuit du renard par Thomas Muñoz

Histoire prenante je le reconnais c'est pour cela que j'accorde la moyenne, mais il y a tellement mieux en matière de roman policier. Aucun style d'écriture, histoire peu intéressante,il ne se passe...

le 27 juin 2011

5 j'aime

La Nuit du renard
Jordane_Renard
1

Le plus nanard des romans policiers !

1 000 mots de vocabulaire, des dialogues plats, une intrigue qui ne tient pas la route, un suspens ridicule, des personnages au mieux sans relief au pire insipides... ce livre est sûrement le plus...

le 23 nov. 2013

4 j'aime

La Nuit du renard
Mansfield
6

Un policier bien ficelé

L'intrigue est bien menée, en même temps c'est du Marry Higgins Clark, mais ce que je reproche à l'ouvrage et d'ailleurs à tous les bouquins de la romancière, c'est la superficialité de ses...

le 17 juil. 2011

3 j'aime

Du même critique

Lost in Translation
Jordane_Renard
7

Deux Américains à Tokyo

Il y a les films qui racontent des histoires puis ceux qui s'attachent à communiquer des sentiments, des états d'âme. Lost in translation appartient à cette deuxième catégorie, alors j'espère que...

le 15 févr. 2014

12 j'aime

Historiquement incorrect
Jordane_Renard
2

Père Castor raconte moi une histoire

Mon papy, notoirement de droite et catholique pratiquant, s'est mis dans la tête à chacune de mes visites de me parler de sa passion: l'Histoire de France. Papy a des connaissances, quand il était...

le 5 juin 2014

11 j'aime

4

Le Sixième Sens
Jordane_Renard
7

Le monologue du zinzin

J'avoue j'ai lu le Livre noir des tueurs en série de S. Bourgoin, oui les films policiers avec des profilers me plaisent. Pour cette nouvelle année j'ai donc décidé de regarder dans l'ordre de sortie...

le 5 janv. 2014

8 j'aime

1