Quand Jaenada démonte une affaire (et te fait embarquer malgré toi)

Si tu pensais que les faits divers étaient juste des histoires de criminels et de victimes bien rangées dans des cases, La Petite femelle de Philippe Jaenada est là pour te rappeler qu’une affaire judiciaire, c’est aussi une question de narration, de zones d’ombre… et de bonne foi toute relative.

Le livre retrace l’histoire vraie de Pauline Dubuisson, une jeune femme jugée dans les années 50 pour le meurtre de son ex-amant, dans un procès aussi médiatique qu’impitoyable. Jaenada plonge tête la première dans cette affaire, décortique les faits, démonte les raccourcis et surtout, tente de redonner une voix à celle qui a été peinte en monstre.

Le gros point fort ? C’est du Jaenada pur jus. Son style est inimitable : digressions infinies (mais géniales), ironie mordante, détails absurdes glissés dans un récit tragique… et surtout, un regard profondément humain. Il ne se contente pas de raconter : il enquête, il réhabilite, il démonte les jugements à l’emporte-pièce.

Le hic ? C’est du Jaenada pur jus. Si tu n’aimes pas les parenthèses qui s’étirent sur des pages entières pour te parler de trucs improbables (mais fascinants), tu risques de trouver ça long. Le récit est dense, foisonnant, et demande un peu d’endurance pour suivre toutes les pistes qu’il ouvre.

Bref, La Petite femelle, c’est un mélange de polar, d’essai, de plaidoyer et de roman, une enquête magistrale qui te fait voir une histoire sous un angle totalement différent. Un grand livre, à condition d’accepter de se perdre un peu en route… mais avec Jaenada comme guide, ça vaut le détour.