Voilà qu'un ami m'offre pour Noël Angoisses (intitulé parfois La Peur) de Stefan Zweig. Nouvelle d'une centaine de pages que j'embarque avec moi dès le lendemain lors de mon voyage en train. Ni une ni deux me voilà plongé dans un moment de vie angoissant, celui que vit Irène. Irène est une femme de notable qui s'occupe en se promenant, à faire quelques courses, à gérer le personnel de maison, à converser avec des amis et surtout à s'acoquiner avec ce jeune pianiste un peu bohème pour lequel elle s'est éprise. Mais dans sa lutte contre l'ennui et le désœuvrement, elle fait la rencontre d'une femme dont elle ne connait ni le nom, ni l'adresse. Cette femme la menace, la fait chanter, la harcèle. Irène est prise à sa propre faute, angoissée à l'idée d'être démasquée par son mari, de faire souffrir ses enfants et de devoir subir la honte d'une éventuelle rupture à cause de son adultère. Alors, elle s'enfonce dans le mensonge jusqu'à perdre pied.
Stefan Zweig communique, par l'élégance de son écriture, la honte et la crainte d'être démasqué. Nous, lecteur, nous laissons bercer par l'intrigue, curieux d'en connaitre le dénouement qui sonnera comme un coup de théâtre. Nous (moi) finissons par éprouver une sympathie pour l'héroïne et souhaitons que sa pulsion ne lui soit fatale.
Une histoire courte et pertinente qui nous fait tourner les pages à vive allure, pressés d'en connaitre l'issue.