Classique du space opera, La princesse de Mars, première des aventures de John Carter, est d'une lecture agréable, voire amusante, le ton n'étant pas dépourvu d'humour. Quand on a dit ça, on a dit à peu près l'essentiel: c'est typiquement un roman de détente, centré sur l'aventure et le caractère intrépide de son héros (qui révèle tout de même un cœur d'artichaut). John Carter ne craint rien ni personne et, s'il n'était pas arrivé sur Mars (de son vrai nom Barsoom), on se demande ce qu'il serait advenu de tous ces Barsoomiens, verts ou rouges, dont les différents peuples passent leur temps à s’entretuer.


Inutile de chercher un quelconque discours scientifique ; ce qui touche à la science relève du flou le plus total, jusqu'à la façon dont John Carter est propulsé sur Barsoom. Mais on s'en fout, après tout. Ce qui compte, c'est que le héros va sauver la princesse (toute nue, mais tout le monde se balade à poil sur Barsoom, c'est une règle), cette pauvre petite chose fragile toujours en détresse, ainsi que la planète. C'est très américain, on retrouve l'esprit de la frontière : il n'y a qu'un gentleman de Virginie (ah ben oui, John Carter, c'est un Sudiste) pour civiliser les peuplades aux mœurs étranges du cosmos. Notons bien, d’ailleurs, que tout Barsoomien ne ressemblant pas à un humain, même s'il est sympathique (ce qui est rare), est considéré comme hideux, tandis que les Barsoomiens rouges, de physique très semblable aux humains, sont beaux. C'est la même chose pour les animaux : l’adorable Woola est considéré comme très moche parce que différent des animaux terrestres domestiques. Ce qui n'empêche pas John Carter de s'attacher aux uns et aux autres (je l'ai dit, il est de nature sentimentale) : simplement, il a des amis laids et des amis au physique agréable.


Nonobstant cette mentalité à l’américaine, on pourra remarquer que cette Barsoom inventée en 1912, avec ses guerres incessantes et ses ressources naturelles qui s'épuisent, rappelle étrangement une planète de notre connaissance... Comme quoi, même un intrépide gentleman de Virginie peut appuyer là où ça fait mal. Mais avec panache et légèreté, ça va de soi.

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le 9 mars 2016

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