Lorsque l’histoire s’ouvre avec un héros sympathique, la cause est presque gagnée, et c’est le cas pour ce trentenaire, plutôt cool, qui, malgré le milieu ambitieux où il traine ses modestes motivations, ne semble pas engagé dans la course à la gloire. Et pourtant le milieu universitaire qu’il fréquente est un repaire de requins, prêts à tous les coups bas pour s’arroger les postes en vue.
Marcello est donc doctorant en lettres à Pise. Il a choisit un sujet ambitieux, pour attirer l’attention sur la carrière littéraire d’un auteur méconnu qui a laissé plus de traces dans les mémoires pour son passé de terroristes que pour son oeuvre d’écrivain. Toute la première partie dresse un portrait ironique du milieu universitaire que l’auteur semble bien connaitre pour en dépeindre avec beaucoup de talents les travers : guerre entre les universités, combat de coqs des patrons, parfois au dépens de leurs poulains qui sont envoyés en première ligne et peuvent y ruiner leur avenir. C’est drôle, malin, et réjouissant.
Oeuvre dans l’oeuvre, on découvre ensuite qui se cache derrière le nom de l’auteur maudit, Tito Sella. Cette partie est plus difficile d’accès car elle fait appel à l’histoire politique italienne qui peut être plus difficile d’accès pour des néophytes et est forcement moins littéraire.
Mais on retrouve notre doctorant dans une troisième partie jubilatoire, en proie à des doutes ayant sur son travail que sur ses amours, que son passage à Paris met à mal. De très belles rencontres ici aussi et un art de raconter tout à fait séduisant.
Ce premier roman fait mouche et offre quelques heures d’une lecture bien agréable.