J’ai beaucoup apprécié ce tome, autant vous dire tout de suite que c’est un énorme coup de cœur, sans réserve. Ce dernier volet n’est pas basé sur de l’action pure : il y a beaucoup de tension psychologique, avec des réflexions sur les régimes politiques ou sur les guerres qui poussent les humains à s’entretuer. Ceux qui avaient apprécié le rythme frénétique des deux premiers tomes seront peut-être un peu frustrés, mais de mon côté, j’ai beaucoup aimé ces nombreux temps d’arrêt. Ils nous permettent de comprendre le contexte dans lequel nous évoluons, de saisir toute son horreur et de maintenir une tension, une attente. C’est donc un tome clairement plus sombre et psychologique, mais il est aussi prenant que les deux autres.

Comme les autres, ce tome repose sur les épaules de Katniss. J’ai parfois eu des mots un peu durs pour elle par le passé. Mais dans ce dernier volet, je l’ai découverte plus fragile, parfois complètement perdue. Plus accessible en somme. Je me suis sentie immédiatement en accord avec elle, puisque nous nous sommes trouvé un ennemi commun dès le début du roman. Par la suite, j’ai partagé son sentiment de révolte face aux vies gâchées. J’ai beaucoup aimé son geste final, ainsi que sa manière de voir la vie dans les dernières pages du roman. Bref, Katniss et moi, on s’est trouvées.

Du côté des garçons, on apprend enfin à mieux connaître Gale. S’il a un côté très protecteur et loyal, on mesure la force de la rage qui l’anime et qui peut parfois l’aveugler. Il se montre néanmoins un allié fidèle pour Katniss, tandis que Peeta, qui a beaucoup souffert, ne peut plus jouer son rôle protecteur. On découvre en effet un nouveau Peeta, plus sombre, toujours sur le fil. Je dois dire que tout ce que ce personnage a enduré m’a réellement serré le cœur.

Parmi les personnages secondaires, il y a quelques nouveaux personnages sympathiques, comme Boggs, ou Castor et Pollux. Mais les personnages qui m’ont le plus touchée sont des personnages déjà connus de nous, qui prennent de l’épaisseur. Il y a Prim, qui révèle toutes ses qualités, ainsi qu’Haymitch que l’on découvre de plus en plus semblable à Katniss. Mais je retiendrai surtout Finnick et son amour pour Annie, un personnage qui m’aura procuré énormément d’émotions de toutes sortes.

Nous avons également deux très bonnes figures de « méchants » en la personne du président Snow et de la présidente Coin. Très bons dans le sens où ils sont vraiment prêts à tout pour voir se réaliser leurs desseins, qui leurs importent bien plus que le devenir des populations. On adore les détester !

En ce qui concerne l’écriture de Suzanne Collins, elle reste très efficace. Les dialogues sont vifs, parfois émaillé de pointes d’humour qui sont les bienvenues dans ce contexte.

Le lecteur se trouve face à un contexte de guerre, extrêmement dur. Suzanne Collins n’épargne pas le lecteur et fait preuve de beaucoup de lucidité sur la capacité de l’homme à s’entretuer. Elle montre le gâchis de la guerre, tant par la mort de nombreux anonymes que celle d’êtres qui nous sont devenus chers au fil des tomes. Il en résulte un message pacifiste d’une grande force, à voir si nous saurons un jour le saisir.

Dans ce contexte, on se doute rapidement qu’un « happy end tout beau tout rose » serait hors de propos. Je trouve celui de Suzanne Collins (l’épilogue et les quelques pages qui le précèdent) très juste et bouleversant. Il nous rappelle l’une des plus grandes forces de l’homme, celle qui sous-tend tous les Hunger Games : l’instinct de survie. Mais ce dernier ne sert pas à grand-chose sans l’amour, sans ouvrir son cœur. Il ne sert à rien si l’homme n’apprend pas de ses erreurs. J’ai été très touchée, et autant vous dire que les larmes ont bien coulé…

J’en ai déjà dit beaucoup. En résumé, je conseille à tout le monde de lire Hunger Games. Parce que c’est un excellent roman d’action, palpitant. Parce qu’il nous amène à réfléchir sur nos sociétés et la propension de l’homme à se tuer lui-même. Mais surtout, parce qu’il va vous emporter et que vous le vivrez intensément, comme si vous y étiez. Et ce tome trois apporte, selon une parfaite conclusion à cette aventure. J’ai beau chercher, je ne vois rien à lui reprocher.
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le 12 juil. 2014

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