L'immersion oui ! Mais à quel point ?
Ayant d'abord vu le film avec Viggo Mortensen (oui je suis comme ça, je fais les choses à l'envers) et l'ayant adoré, j'ai voulu me replonger dans les brumes et la grisaille de ce monde post-apocalyptique. C'est maintenant chose faite puisque je viens de le terminer et un mot me vient à l'esprite : OUF ! En effet, comme on imagine un survivant de ces terres dévastées trouver enfin un morceau de terre qui ne soit pas ravagé, je suis soulagé de l'avoir fini.
Le livre raconte le périple d'un père et son fils sur la route. Les déplacements sont en effet obligatoires s'ils ne veulent pas mourir de faim ou attrapés et dévorés par les autres survivants devenus cannibales. McCarthy met bien l'accent sur le côté humain. Quelle part de l'humanité reste-t-il dans ce monde ? On se le demande, que ce soit aussi bien chez ce père et son fils que chez les autres survivants. Qu'est-ce qui fait d'eux des gens bons, ou des gens mauvais ? C'est à travers la naïveté du petit garçon que l'auteur pose ces problématiques.
Le voyage est difficile. Et on le sent. En effet, l'écriture est assez originale d'abord dans l'enchaînement des actions. Très peu de ponctuation. Il n'y a presque aucune virgule, c'est pourquoi les actions sont toutes entrecoupées par des "et". La lecture devient donc vite difficile, tout comme l'aventure. C'est à ce moment qu'une question se pose. Jusqu'où peut-on aller pour imerger le lecteur dans un univers ? Certes on ressent toute la difficulté des épreuves rencontrées par le père et son fils, mais la pénibilité de la lecture va en rebuter plus d'un...
Autre point sur l'écriture, mais plus positif : les dialogues. Assez fréquents mais très courts, ils se révèlent être assez simplistes, comme si l'Homme revenait à un stade inférieur, plus primitif où le but est de survivre. Le petit pose toujours des questions simples, nécessitant une réponse souvent un peu plus compliquée. "On est des gentls ? Difficile de répondre quand on ne veut pas aider une autre personne pour sa propre survie... Mais le père répondra toujours très simplement et le dialogue se finira presque toujours par un "D'accord" de l'enfant.
Le livre est donc très intéressant grâce à son écriture et l'univers qu'il représente, encore plus glauque que dans le film. Mais le premier point risque d'en freiner plus d'un lors de la lecture, qui s'avère être assez difficile.