Généralement un livre, même médiocre, donne lieu à des adaptations cinématographiques plus ineptes encore. Dans ce roman, c'est tout le contraire. En fait, je me demande si Clancy ne ferait pas mieux de se concentrer sur l'écriture de scenarii plutôt que de se gâcher à écrire des romans. Toutes les adaptations de ses romans – même si elles n'en gardent que l'ossature de base - qui ont été portés à l'écran sont palpitantes, pleines d'action et généralement bien réalisées. Pour ce qui est de ce roman, je dirais que c'est un ennui abyssal qui prime sur l'action.

Trop documenté - jusqu'à la nausée – ce roman n'a pas suscité en moi l'intérêt que la quatrième de couverture avait fait naître. Avortement amer quand, à la 300ème page, je me rends compte que l'auteur n'a toujours pas fini de camper le décor et commence à m'agacer. Je dis cela car Nothomb aurait déjà bouclé deux romans avec ces 300 pages, mais Clancy, non. L'ouvrage compte presque mille pages... courage.

La description de l'assemblage d'une bombe atomique, les mécanismes de son déclenchement, les techniques de chasse des sous-marins, les cours atlantistes de géopolitique etc. Tout cela est, pour le moins, lassant au bout d'un certain nombre de pages. Certes, c'est intéressant, mais je ne crois pas qu'on achète un roman pour apprendre cela. Le roman est là pour nous distraire, nous faire passer un bon moment, nous faire aussi réfléchir, mais pas nous donner des cours indigestes et transformer la lecture en chemin de croix.

Il convient de parler de l'histoire qui se cache dans se roman. On y retrouve Jack Ryan, le héros récurrent de Clancy, mi-fonctionnaire d'état, mi-espion, mi-homme d'action. Oups... ca fait 3 « mi ». Cela signifierait que Ryan vaut 1,5 homme... décidément, c'est sûrement cela un surhomme. Ryan va devoir déjouer une crise majeure entre les Etats-Unis et une URSS d'après guerre froide. La tension va naître de l'usage d'une arme nucléaire sur le sol américain. Les fabricants seront, bien sûr, les méchants arabes de service. Je rappelle que c'est Clancy qui donnait dans un autre de ses romans – « Sur ordre » - le scenario permettant d'utiliser des Boeings 747 comme des armes de terreur : son cours a été bien suivi, paraît-il. Au moins ici, ils sauront comment on fabrique, à peu de choses près, une petite bombinette de quelques 150 kilotonnes...

Dans ce roman aussi, les problèmes familiaux de Ryan ainsi qu'une conspiration médiatique et politique le visant seront mis en œuvre et déjoués. Je ne peux pas en dire plus du contenu. Ce roman est bien écrit malgré un style trop technique qui se réfère trop souvent à des structures administratives et militaires pointues. Mais ce roman est comme ces plats trop riches qui vous font saliver en début de repas et vous reste sur l'estomac, dans le meilleur des cas, quand la table est levée. Si vous voulez vous distraire... lisez autre chose.
Bobkill
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le 7 janv. 2011

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