Onirisme etrange

En cloturant ce tome 7, force est de constater que cette longue saga est vraiment à part.
A part dans le paysage littéraire fantastique en général et à part dans la biblio de King, dont je suis un fan ultime et inconditionnel.

Cette oeuvre s'etale sur tellement d'années que forcément elle apparait inégale. Dans le style, dans la trame, dans le traitement.
Le premier tome est vraiment mal ecrit, soyons honnete. Le deuxième est etrange mais pose les vraies bases de ce qui suivra. Les trois suivants sont vraiment bonnards, epiques, passionnants. Le "Chant de Susannah" est en totale perdition dans sa longue première moitié. Le dernier est bancal mais bénéficie d'une fin réussie, ce qui n'est pas une constante chez King, soyons objectifs.

Mais quand on prend un peu de recul et qu'on observe la saga dans sa globalité, et qu'on met à nu son ressenti, un sentiment emerge au dessus des autres: le caractère UNIQUE de la chose.
La douce mélancolie qui nous etreint en se disant que, putain, on a vécu une longue épopée, plus de 4000 pages, avec ces héros et surtout anti héros, et qu'on est arrivé au bout du chemin, parsemé d'embuches, de péripéties, d'embrouilles, de certains défauts et de qualités certaines.

Là où l'auteur s'est à mon avis fourvoyé, c'est de s'inclure dans le roman, de proposer une histoire dans l'histoire, de trop meler réel fantasmé et pur fantastique. Et pourtant, quand il s'explique, se "justifie" en fin d'ouvrage, ça devient plausible, justifié.

Cette saga fleuve est la "Jupiter" de son monde comme il aime à le raconter, totalement anachronique dans sa longue carrière, mais représente ce que fut, ce qu'a été, ce qu'est King.
Un talent brut au départ, poli avec les années, avec ses défauts qu'on aime malgré tout, avec ses flamboyances qui n'appartiennent qu'à lui et en font... le Maitre.

Unique.