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Les légumes comme aux Etats-Unis, Madame Rosa, c'est zobbi.

C'est l'histoire d'un petit garçon, Momo, adorable Momo, né dans une effusion de merde, et dont le coeur abonde d'amour. Enfant de prostituée, victime de la loi des grands nombres, "proxynète" en puissance et défenseur du droit d'avortement, il est le spectateur impuissant de "l'état d'habitude" de la vieille Juive qu'il aime comme il n'est pas permis d'aimer, pour le pire comme pour le pire.
Son regard est le plus beau et le plus fort du monde. Il est bien plus qu'un regard d'enfant, bien plus que le détachement de l'innocence. Il sublime la miséricorde qui l'entoure et la défie au quotidien, dans sa vie réelle et son émouvante vie imaginaire.
On a envie de le tirer hors de ce supplice, de le prendre dans ses bras et de le protéger de toute la cruauté que l'humanité lui assène, car c'est trop pour lui, il ne peut pas supporter tous les malheurs du monde sur ses petites épaules. Mais on ne peut pas. Il ne peut pas ; les liens de l'amour l'attachent irréductiblement à son lot de misère.


Ajoutez à cette belle leçon de vie et d'amour un style d'écriture frappant de juvénilité, percutant dans ses formules, et terriblement efficace quand il s'agit de transformer le pathético-tragique en comique.


Si seulement il y avait 500 pages de plus...!

Bagatelle
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le 19 oct. 2013

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