S'il y a bien une chose qui unit les écrivains de fantasy, c'est leur amour du pavé. Et même des pavés. Ces bons gros bouquins tellement énormes qu'ils faut les diviser en plusieurs tomes... avant de les rassembler bien opportunément dans des intégrales. Ces vastes séries s'étalant sur des milliers de pages et des dizaines de volumes... Je ne vais pas m'en plaindre. D'habitude, j'adore ça. Si c'est bon, autant que ce soit long, non ?
Pari manqué pour cette Voie des Rois, tome 1. On sent très nettement l'ambition de Brandon Sanderson, celle de publier "sa" grande fresque épique et entrer ainsi au panthéon des auteurs du genre. Pourquoi pas, mais je trouve qu'on perd au passage de cette fraicheur de ton et de cette originalité que j'avais tant appréciée dans Fils des Brumes. Et puis, huit cent pages pour une moitié d'introduction, c'est long. Je comprends l'idée de vouloir mettre en place l'univers, mais un peu de rebondissements aurait égayé cette lente succession de scènes pas toujours passionnantes. Pourtant, il y avait beaucoup de matière pour bien faire : un monde de roches et de crevasses, balayé sans cesse par des tempêtes dévastatrices, un tout nouveau système de magie, bien pensé comme toujours, des personnages attachants... Mais rien à faire, l'intrigue ne décolle jamais vraiment. Dernier point vraiment négatif : des erreurs de traductions, répétitions et lourdeurs dans l'écriture qui me font penser à un travail d'édition un peu bâclé pour la version française.
J'ai mis un 5, la note est sans doute un peu sévère. Certains passages, bien que trop rares à mon goût, sont à couper le souffle. Ainsi la scène d'introduction mettant en scène un assassin de haut vol jouant avec la magie et la gravité est de toute beauté et d'une énergie folle. Je ne doute pas que Sanderson a les ressources nécessaires pour insuffler le même souffle au reste de ses Archives de Roshar. D'ailleurs, des amis plus en avance que moi m'ont vanté les mérites du tome 2. Je ne demande qu'à doubler ma note au prochain s'il remplit ses promesses !