Fiche technique

Auteur :

Georges Bataille
Genre : EssaiDate de publication (France) : 1955Langue d'origine : FrançaisParution France : 1955

Éditeurs :

Skira, L'Atelier contemporain
ISBN : 9782850350399, 9782605000449

Résumé : Ouvrage historique à plus d’un titre que celui que Georges Bataille consacra à Lascaux. Dans ce livre paru en 1955, quinze ans après la découverte de la grotte, l’écrivain se propose de formuler une première synthèse philosophique qui vienne en quelque sorte unifier les relevés de la science. Procédant avec une nécessaire prudence, dans le tâtonnement d’observations progressives et d’hypothèses fragiles, complétées et rectifiées au fil des avancées de la recherche, ces spécialistes que sont les préhistoriens ne peuvent se permettre de prendre toute la mesure de leurs propres découvertes, explique Bataille ; c’est aussi ce qui les empêche de « célébrer » Lascaux comme l’un des sites, sinon le site même de la « naissance de l’art ». Cette tâche revient à la philosophie. En s’appuyant au garde-fou de la rigueur scientifique, décrire cette « aurore » de l’humanité, ce « miracle de Lascaux » qui supplante ce qu’on nommait jusqu’alors « miracle grec » : tel est en somme le but inédit que s’assigne Bataille. Aujourd’hui, six décennies plus tard, les conclusions momentanées auxquelles l’écrivain adossait son travail sont dépassées, la grotte de Lascaux elle-même, si elle le fut jamais sérieusement, a cessé d’être reconnue comme le lieu de l’enfance de l’art, et l’étude de Bataille, quelle que soit sa valeur historique, risque fort de passer pour un texte daté. Ce qui la sauve pourtant de la péremption est cela même par quoi elle sublimait déjà les hypothèses scientifiques de son temps : son caractère spéculatif, sa hardiesse philosophique, le brio et la verve de sa célébration de l’art. Lascaux, en ce sens, est bien une œuvre de Bataille, sans laquelle ses autres œuvres ne peuvent être entièrement comprises. Lorsqu’il assimile les figures de la grotte aux premières manifestations d’un « rire » proprement humain, à une « fête », à une « transgression » ponctuelle des « interdits » primordiaux et solidaires de la mort et de la sexualité, nul doute que ces développements n’excèdent, n’aient excédé d’emblée le cas spécifique de Lascaux.