Récits à six mains pour un rendu mi-figue mi-raisin

Enfin j’arrive au bout de ce roman écrit à six mains ! Commencé il y a un mois environ, je pensais le lire bien plus vite, mais j’ai commencé beaucoup de livres en parallèle ces derniers temps et généralement quand une des histoires me happe, je n’ai plus d’yeux que pour elle, or ce ne fut pas trop le cas ici.


Le Chasseur et Son Ombre retrace le parcours surprenant d’un terrien exilé sur une planète nommée Sao Paulo. Et la nature humaine est ainsi faite que l’homme devient un assassin dès les premières pages du livre. Ramon Espejo devient très vite insupportable pour son entourage et, dans une moindre mesure, pour le lecteur (grossièreté et arrogance étant les deux caractéristiques principales de cet homme). Il s’enfuit quand il sent que ça barde pour lui en ville.


Ainsi donc, et malheureusement, le lecteur se retrouve en tête à tête – littéralement – avec les pensées de cet individu. Rien de bien joli. Alors quand il découvre la présence d’une nouvelle sorte d’extraterrestre cachée sous une montagne… On se dit que l’intrigue va prendre un tournant, ce qui est le cas bien entendu – sinon je ne serais pas arrivé à bout de ces pages. Ramon fait ainsi la rencontre de Maneck, qu’il ne cessera d’abreuver de surnom grossier, que l’extraterrestre ne comprendra bien évidemment pas. J’ai trouvé intéressant l’emploi d’une sorte de laisse organique, assez intéressante mais très limitante à mon avis, aussi bien pour Maneck que pour Ramon.


Le développement de l’intrigue est abouti, avec une évolution logique de la pensée de Ramon, mais j’ai trouvé que le tout manquait cruellement de rythme. Certains passages deviennent presque ennuyeux tant il ne s’y passe rien. Alors bien entendu, certaines surprises sont agréables à la lecture, mais d’autres sont un peu convenues. La traque du fameux homme par Ramon et Maneck prévoit l’inévitable… ce qui ne manque pas d’arriver.


Ce travail à six mains, est assez flou dans sa construction on ne sait pas où s’achève le travail de l’un et où commence le travail d’un autre. Je n’ai pas retrouvé l’écriture de George R.R. Martin, si ce n’est dans la description des pierres et roches dans la première partie du roman. Et quand on sait qu’il a été le deuxième auteur à travailler sur le projet et que c’est Daniel Abrahams qui a achevé le manuscrit, ça peut donc se comprendre…
Mais j’avoue que je pointe là un détail qui m’a déçu. Un point bien meilleur à souligner est le choix des auteurs de se baser sur une population hispanique pour peupler ce planet opera, habituellement très peu représentée (voire pas du tout) dans un récit de SF...


La fin du récit reste ouverte, ce que j’apprécie généralement mais qui ici avait un goût d’inachèvement.


En bref : Un récit à six mains qui se lit, mais manquant de rythme sur une bonne longueur du roman. Un personnage principal insupportable, heureusement qu’il ne s’agit pas d’une série, je ne pense pas que j’aurai poursuivi la lecture. Ressenti en demi-teinte, c’est loin d’être un coup de cœur mais ce n’est pas non plus un « mauvais » livre.

Amarüel
5
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le 27 oct. 2015

Critique lue 222 fois

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