Tout comme la gloire de mon père, j'ai lu ce livre avec un vrai plaisir : c'est agréable, fluide, et on entend les cigales et on sent la lavande.
J'ai du mal à comprendre (même aujourd'hui) cette histoire de super raccourci qui, en passant par quatre propriétés, permet d'économiser 2 heures de marche (alors oui, je comprends qu'il faille faire le tour au début et qu'ensuite on longe le canal, mais tout de même, ça me semble fou).
Et puis le livre est construit avec rien en fait en terme de scénario. Juste un an dans la vie de Pagnol. Entre une fausse fugue, une nouvelle amitié, son père qui vise les palmes et sa mère dont on sent une santé fragile.
Et puis tout d'un coup, le dernier chapitre est glaçant. Ce n'est plus le petit Pagnol qui parle, c'est l'adulte, celui qui peut contempler déjà une partie de sa vie.
L'émotion m'a comme submergée tout d'un coup et j'ai pleuré en lisant le destin de ces personnages. Ils n'étaient plus des personnages, ils étaient faits de chaire et d'os, et eux qui appartenaient à une sorte de passé un peu "enjolivé" (tout semble mignon dans les romans de Pagnol) devient foudroyant de tristesse en une seconde. La vie est passée par là. Adieu l'enfance, adieu la naïveté. L'auteur aura pu revisiter son passé mais rien n'effacera l'avenir et ce qu'il se produira. J'ai de la peine pour le petit Pagnol, j'ai de la peine pour son ami, pour sa famille. Et le livre a cette puissance émotionnelle, inattendue, qui témoigne de la force de l'ouvrage.