• L’instrumentalisation des femmes dans les films de genre au cinéma a toujours été un savant mélange d’un cocktail explosif et sulfureux : Sexe, Horreur ou Elevated horror et Traumatisme. Dans ce livre, « le cinéma de genre au féminin » écrit par Marine Bohin et Julien Richard-Thompson publié aux éditions Jaguarundi Editions, les femmes renversent cette tendance en prenant cette fois-ci le pouvoir (mais pas comme dans le film Barbie c’est beaucoup plus subtil que ça !!!) : elles réalisent enfin leur propre film et peuvent y incorporer leur touche féminine et sensible.
  • Noémie Lucie analyse avec intelligence et brio cette métamorphose du cinéma à travers la maîtrise de ces femmes à s’imposer coûte que coûte dans cet univers culturel si particulier marqué par une forte masculinité. Ce livre n’est pas une simple énumération classique de portraits de réalisatrices mais une ode à la joie, à la liberté créatrice et artistique. Ce souffle nouveau nous envoie à nous lectrices et lecteurs un signal positif, à savoir une belle palette émotionnelle diverse et variée via des parcours professionnels éclectiques structurant par conséquent un cheminement intellectuel et amenant à une réflexion sur notre société traitée de manière beaucoup plus riche et intense.
  • Malheureusement, quand nous remontons le cours de l’histoire cinématographique, nous nous apercevons de la disparition de certaines réalisatrices au sein de notre radar audiovisuel français comme Alice Guy avec son premier court-métrage (film d’une minute trente disponible sur Youtube) réalisé en 1923 « La fée aux choux » proposant à un jeune couple de choisir leur bébé dans un champs de choux où ils naissent. Pionnière dans cette discipline, elle permit à une lignée de réalisatrices dans les années 40 d’exercer leur profession : Germaine Dulac, Jacqueline Audry, Nicole Vednès ou Andrée Fleix. Il faudra attendre, cependant, les années 60/70 ayant permis l'émergence de nouveaux talents féminins dans la réalisation comme Agnès Varda, Catherine Breillat ou Nadine Trintignant apportant un renouveau à cette nouvelle vague. Le point de vue change : Il n’est plus scruté uniquement par un regard masculin.
  • Il faut désormais compter avec cette vision féminine sans forcément vouloir changer notre société. Elles font partie intégrante de ce septième art diversifié avec un melting-pot varié de réalisatrices ayant accès à une caméra.
  • À partir de cette période, nous entrons dans un cycle de cinéma engagé, féministe ou politique avec des thèmes centraux comme l’identité de la femme, sa place dans la société, sa force, sa faiblesse, ses préoccupation, sa place en tant que mère de famille ou amante dans son couple, sa position de femme fatale, sa réaction face à un avortement et la manière de surmonter ce drame, l’éducation des enfants, sa sexualité ou sa libération sexuelle (incongrue avec Jumbo). Tous ces sujets sont au cœur de nos préoccupations en tant que femme. Ils ont réellement besoin d’être démystifiés aux yeux de notre société. Chaque réalisatrice de ce livre apporte sa pierre à cet édifice se solidifiant de jour en jour. Ce feu hardant mais maîtrisé n’est pas prêt de s’éteindre pour notre plus grand bonheur.
  • Si vous êtes amatrice ou amateur du cinéma de genre, vous allez apprendre des tas de choses. Un livre à dévorer pour tout cinéphile.
Lili-Jae
10
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Créée

le 17 avr. 2024

Critique lue 48 fois

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