Inavouable (ou presque...)
Oserais-je l'avouer ? Oserais-je avouer que je les ai tous lus, presque tous relus, voire re-relus...
Allez, je me lance, je ne peux continuer à vivre avec ça sur la conscience...
Oui, je suis une inconditionnelle de la saga des « Enfants de la Terre » !
Et avant de me conspuer, laissez-moi vous expliquer pourquoi :
J.M Auel est à la Préhistoire ce que Christian Jacq est à l'Egypte. Sa plume est une porte ouverte sur un monde oublié, un plongeon vertigineux vers les racines de l'Humanité.
Se basant sur les derniers postulats en matière de paléontologie, elle nous entraîne à la découverte de la vie des hommes de Neandertal, de celle des Homo Sapiens Sapiens et de leur difficile cohabitation dans un monde glacé et rude.
Son héroïne, Ayla, une fillette de 5 ans, perd ses parents dans un tremblement de Terre. Elle est recueillie par un groupe d'Hommes de Neandertal et élevée parmi eux. Son adaptation est difficile au sein de ce peuple dont la culture et la morphologie sont totalement différentes de la sienne. Le Clan, comme ils s'appellent, est en effet une impasse de l'évolution, une branche stérile amenée à s'éteindre et Ayla y insuffle un vent de nouveauté, une façon de penser qui les dépasse totalement. Malgré ses efforts pour s'adapter, la fillette, devenue femme se heurtera toujours à cette peur de l'ancien pour le nouveau et finira par être bannie.
Commencera alors pour elle de longs mois d'errance à la recherche de ses semblables. Ses pas croiserons ceux du beau Jondalar avec qui elle réapprendra le langage parlé et découvrira l'amûûr. Ensemble, ils iront à la rencontre d'autres peuples avant de se lancer dans un grand voyage d'un an pour rejoindre celui de Jondalar.
Chaque volume raconte un épisode de la vie d'Ayla : son enfance au sein du Clan ; son errance à la recherche de son peuple décrite en parallèle avec le voyage de Jondalar et leur rencontre dans la vallée où Ayla avait fini par s'arrêter ; leur séjour chez les Mamutoï, les chasseurs de mammouths ; leur long voyage pour retrouver le peuple de Jondalar et enfin, l'intégration d'Ayla chez les Zelandoni.
J.M. Auel nous entraîne dans le quotidien de nos ancêtres, par un style fluide, sans fioritures mais avec un grand soucis du détail. Les graines d'archéologues comme moi se régaleront à l'évocation des us et coutumes décrits avec un réalisme criant. Techniques de chasse, cueillette, coutumes, habitat, etc. tout les aspects de la vie de l'époque sont évoqués.
J.M. Auel a bâti son œuvre sur une théorie qui à l'époque était totalement novatrice : l'idée que les Hommes de Neandertal auraient croisé les Homo Sapiens.
Clé de voûte de la saga des « Enfants de la Terre » l'opposition entre tradition et innovation renvoie à des problématiques tout à fait contemporaines : la Société, la tolérance, le respect des différences et de la Nature...
Et finalement on se dit que l'Homme n'a pas tant évolué que ça...