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Procès d'intentions
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Que pensent aujourd'hui les enfants uniques chinois, nés dans les années 80, de la Révolution culturelle ? A priori rien, assure Zhang Yueran, puisque les parents ou grands-parents n'ont rien raconté et n'ont pas voulu se souvenir, qu'ils aient été dans les rangs des tortionnaires ou des victimes (ou des deux dans la magma chaotique de cette période). La Révolution culturelle et ses dégâts collatéraux, notamment dans les relations familiales et les incompréhensions générationnelles qui ont suivi, telle est la grande ambition de Zhang Yueran dans Le clou, son premier roman traduit en français, aux éditions Zulma. Un livre d'une densité narrative gigantesque qui prend la relève d'auteurs plus âgés tels Yu Hua et Mo Yan, avec la même virtuosité de style mais un sens peut-être moins marqué du burlesque et de l'épique, quoique ... Le clou alterne les souvenirs de deux personnages, lors de leurs retrouvailles, dans des chapitres presque indépendants même si leurs histoires se recoupent parfois. C'est peut-être cela, cette succession des récits, que l'on regrette un peu car il s'agit de la juxtaposition de deux monologues, l'absence d'un véritable dialogue entre les deux protagonistes se révélant parfois frustrante. Ceci posé, Le clou, au travers d'un point de départ tragique (mais réel) qui n'apparait pas dès le début de livre, est d'une richesse infinie, évoquant les cahots de l'histoire contemporaine chinoise, les décisions collectives ayant pour conséquence de briser les destins individuels en oblitérant la nécessaire transmission d'une génération à l'autre. Le sourire de l'homme-légume, martyr de la Révolution culturelle, ou encore l'invention d'un talkie-walkie de l'âme sont deux des images marquantes que l'on garde, parmi d'autres, de ce roman aussi large et impressionnant, par son flot d'événements et de personnages, que le Yang-Tsé-Kiang.
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Créée
le 26 déc. 2019
Critique lue 204 fois
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