Ce roman est un mauvais point de départ pour rencontrer Ellroy car il cristallise les obsessions de l'auteur tant dans le fonds que la forme.
Dans le fonds l'histoire du meurtre atroce d'une prostituée dans les early 50' à Los Angeles rappelle à Ellroy le meurtre de sa propre mère, également non élucidé. Le dalhia Noir est un fait divers archi connu aux USA et Ellroy veut absolument être le premier à écrire un livre dessus et entamer une série noire sur LA dans les années 50.
Dans la forme, le Dalhia ressemble a bien des Ellroy : une affaire fait la une, elle obsède les flics qui s'en chargent, ils piétinent, ressassent les preuves, multiplient les fausses pistes et déceptions. L'affaire a d'étranges résonances avec la vie privée, les obsessions, les trauma du flic... Finalement la vérité sordide éclate. Rédemption. Mais à quel prix?
Une trame qu'on retrouve dans LA Confidential, le grand Nulle part, la trilogie Lloyd Hopkins, la trilogie Underworld USA, Clandestins...la marque de fabrique d'Ellroy?
Le problème avec le Dalhia c'est que cette trame est archi développée, que le roman fait 600 pages dont une bonne moitié de culs de sac obsessionnels, l'auteur en fait des tonnes, l'histoire met des heures à démarrer...bref c'est un roman complexe, surestimé et qui m'a déçu.