le 7 déc. 2020
Génialement désabusé
Seconde incursion dans l’univers de James Crumley, non pas cette fois en compagnie du désespéré et notoirement alcoolique Milo Milodragovitch, mais aux côtés du détective privé C.W. Sughrue, à peine...
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C'est drôle, mais avec Le Dernier Baiser, j'ai su que je tenais un bon livre quand je me suis rendue compte qu'au bout d'à peine quelques dizaines de pages, j'avais très très très envie de boire du whisky en lisant le bouquin. Ou de la bière. Ou n'importe quoi d'alcoolisé pour accompagner les aventures de C.W. Sughrue, qui pourrait marquer sur son CV qu'il peut conduire des journées entières avec une bouteille à la main, de son encombrant acolyte aviné Trahearne, et du bouledogue Fireball, excellent pillier de bar. Bref, Le Dernier Baiser fait partir de ce type de livres dans lequel on plonge avec tellement de délices qu'on finit par attraper les gimmicks de ses personnages.
Il parait que James Crumley est culte aux Etats-Unis, ainsi que la première phrase de ce roman (il suffit de taper The Last Good Kiss et Google propose automatiquement "first line" à la suite). En VO : "When I finally caught up with Abraham Trahearne, he was drinking beer with an alcoholic bulldog named Fireball Roberts in a ramshackle joint just outside of Sonoma, California, drinking the heart right out of a fine spring afternoon."
Traduit chez nous, ça donne : "Quand j’ai finalement rattrapé Abraham Trahearne il était en train de boire des bières avec un bouledogue alcolique nommé Fireball Roberts dans une taverne mal en point juste à la sortie de Sonoma, en Californie du Nord ; en train de vider le coeur d’une superbe journée de printemps”.
Voilà un bon aperçu de l'ambiance de ce livre qui démarre comme un bouquin de détective privé, évolue en road trip atypique, termine en histoire d'amour ravagée, avec une note mélancolique sur la tentation de l'auto-destruction. De l'action et du suspense ? Il y en a, mais finalement ce n'est peut-être pas l'objectif premier du livre. Son caractère se situe ailleurs, par exemple dans ce mélange détonnant d'humour revêche et un tantinet bon enfant à ses heures, et de noirceur cynique d’Amérique post-guerre du Vietnam. Ou dans ses personnages, attachants dans leur côté hors-normes, complètement exaspérants à d'autres moments pour la même raison. Et il y a bien entendu le style, ces phrases, qui donnent l'impression assez jouissive que James Crumley a du beaucoup s'amuser en écrivant ce livre.
Créée
le 9 août 2016
Critique lue 286 fois
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