... mais c'est peut-être un problème de traduction des néologismes développés dans ce livre. Margaret Atwood... Tout le monde connait plus ou mois, ne fut-ce que par "La servante écarlate", dystopie puissante adaptée en film et en série. Là il s'agit d'une autre dystopie qui a fini par former une trilogie et dont une adaptation en série devrait également voir le jour. Suis curieux de voir à quoi ressembleraient les Crakers du "Dernier homme" ! Quatrième de couverture :


"Un monde, le nôtre, dans un futur pas si lointain... Un monde dévasté à la suite d'une catastrophe écologique sans précédent, où se combinent des conditions climatiques aberrantes, des manipulations génétiques délirantes et un virus foudroyant prompt à détruire l'ensemble de l'humanité. Esseulé au cœur de cet enfer aseptisé et visionnaire, digne de 1984 et d’Orange mécanique, un homme, Snowman, est confronté à d'étranges créatures génétiquement modifiées, les Crakers, une nouvelle race d' « humains » programmés pour n'être sujets ni à la violence, ni au désir sexuel, ni au fanatisme religieux. Tel un Robinson futuriste, il doit lutter pour sa survie et celle de son espèce. Au risque d’y perdre son âme..."


En fait, on suit trois personnages : Snowman, le narrateur, peut-être le seul survivant de l'humanité ; Jimmy, celui qu'il était avant la catastrophe ; et Glenn "Crake", son meilleur ami, universitaire brillant mais misanthrope au dernier degré. Et puis il y a Oryx, personnage sorti tout droit des bas-fonds de la mondialisation, sorte de trait d'union entre le désinvolte Jimmy et l'introverti Crake (Oryx me fait penser à l'univers amer et torturé du "Goût de l’immortalité" de Catherine Dufour). Et puis il y a les Crakers, sorte d'aboutissement de l'humanité tel que l'aurait imaginé Nietzsche, êtres créés par croisements génétiques, qui n'éprouvent plus les pulsions primaires de l'homme. Ils vivent au milieu d'autres aberrations génétiques dans une sorte de nouveau jardin d'Eden (dont tout pommier serait exclu).


En 2005, à la date de parution de ce roman, je pense que sa forme de persuasion reposait principalement sur la peur de l'époque de tout ce qui touchait aux modifications génétiques. Aujourd'hui, presque 20 ans après, impossible de ne pas le lire à l'aune du terrorisme et de l’extrémisme actuels. Le bioterrorisme n'est pas encore anticipé comme une menace réelle, qui pourtant nous pend au nez d'après de nombreux experts ; et l'extrémisme dont font preuve certains vegans (par exemple) démontre que pour certains déséquilibrés, la fin justifie les moyens. Sommes-nous proches de l'extinction ? Que se passerait-il pour les éventuels survivants ?


Margaret Atwood nous propose un scénario possible de la fin et du début, ou du début de la fin... Chacun verra le verre à moitié plein ou a moitié vide. J'avoue, je ne suis pas hyper fan de l'écriture de ce roman ; et la description narrative de l'univers post apocalyptique de Snowman ne m'a pas accroché de suite. Bref, j'ai eu du mal à m'adapter à cette vision surprenante et à ce personnage plus proche de l'anti-héros que du survivant qui fait face à tout. Puis j'ai commencé à prendre plaisir à retrouver chaque soir quelques pages de ce roman atypique. Resté un peu sur ma faim, je pense que je vais continuer avec le reste de la trilogie : "Le temps du déluge" et "Maddadam".

Kerven
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le 20 mai 2018

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Kerven

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