Le Dernier Homme par ngc111

Étonnant comme cette œuvre de science fiction a tout d'un roman de littérature classique, à commencer par l'écriture de Mary Shelley, mélange de poésie et de littérature réaliste, mais aussi par cette première partie qui se concentre sur les désirs de vengeance puis d'ambition du jeune Velrley, jeune rebelle et sauvage qui découvre la société anglaise et la force de la culture.
Pour autant Le dernier Homme est bien un roman de science fiction puisqu'il développe son intrigue dans un futur où la peste prend une ampleur pandémique quasi totale qui ravage jusqu’au dernier être vivant l’humanité (littéralement, d'où le titre).

Un roman ambitieux donc, qui commence très fort avec une mise en place captivante où la plume de l'auteure de Frankenstein fait des merveilles. La beauté de l'écriture de Mary Shelley rend la lecture plaisante au delà du sens des mots et l'on se joint à la volonté de progresser du jeune Verley tout comme on souhaiterait accompagner Adrian dans son parcours politique.
La suite m'a paru toutefois plus longue, trop diluée dans un tourbillon de mots inutiles. Le dernier Homme aurait sans doute gagné à restreindre un peu son nombre de chapitres pour condenser une intrigue finalement limpide et efficace. Les chapitres ressassant un peu toujours les mêmes émotions des différents couples, cela crée de la lassitude heureusement entrecoupée par des nouvelles sous intrigues politiques ou sociales comme celle de Versailles avec les dissidences au sein d'une même communauté.

Ces quelques longueurs (plus de 600 pages quand même pour ce roman !) font que l'on a parfois hâte que ça se termine même si encore une fois le style permet toujours de se délecter de la lecture. Mais parfois cela ne suffit pas et l'on peste un peu contre l'auteure.
Dommage car l'ensemble reste un roman de très bonne qualité, toujours d'actualité dans ses thématiques : la pandémie et les conséquences qu'elle peut avoir sur notre société, même si le futur mis en place dans l’œuvre de Shelley reste toujours notre 19e siècle.

Après Frankenstein voilà en tout cas une nouvelle lecture recommandée de cette auteure peu prolixe.