D’emblée dès les premières lignes, on est frappé par le langage qui va être le mode d’expression du narrateur de ce roman. Style oral, lexique sans filtre et sans précaution oratoire, il s’exprime comme on parle à des potes, sans souci de la bienséance. On ressent immédiatement la colère qui anime cet homme qui a pris la route vers un but précis, que l’on découvrira à la fin, alors qu’il aura exposé une sorte de récapitulatif de ce qui l’a conduit là.
Ce monologue intérieur est un bilan, il revient sur l’amour qu’il éprouve pour sa femme et le bonheur d’avoir engendré un fils. Un garçon dont il s’est détaché peu à peu jusqu’à la rupture. Pour des raison que l’on pressent rapidement, et que lui n’avait pas vu venir. Il a tout pour déplaire, cet homme, raciste, grossophobe, homophobe et pourtant peu à peu se dessine un autre personnage, émouvant celui-là.
Ce parti pris d’un langage vulgaire, pari tenu jusqu’à la fin du récit, peut choquer mais a du sens, et surtout est un gage de la sincérité de ce que nous confie cet homme , au point de rendre le texte bouleversant. Malgré le caractère peu académique du style, On s’accroche à ces confidences sans retenue.
Même les scènes érotiques, assez explicites, n’ont rien de choquant. Un roman qui m’aura marquée pour longtemps