C'est toujours un petit plaisir pas du tout coupable de ressortir du fond de ma bibliothèque une vieille édition d'un roman.
Cette fois-ci, pour ce retour en enfance, j'ai fait place à La Comtesse de Ségur et son Général Dourakine.
Le Général Dourakine, protagoniste éponyme, revient sur ses terres russes accompagné de la famille Dérigny, fidèles amis français. Peu de temps après, sa nièce, Mme Papofski s'invite chez son oncle dont elle espère bien tirer partie. Mais ce dernier lui préfère sa soeur, Mme Dabrovine. Il met alors en place un stratagème pour donner une leçon à sa vénale nièce.
Avais-je déjà lu ce roman qui siège dans ma bibliothèque depuis tant d'années ? Je ne saurai dire. Moi qui ai lu et relu Les Malheurs de Sophie, Les petites filles modèles et Les vacances, pourquoi avais-je oublié ou délaissé ce pauvre Dourakine ? Sûrement car le postulat est ici bien différent. Les enfants, bien que présents, ne sont plus le centre de l'action. Place aux adultes, à leur cruauté et à leurs préoccupations. Plus ancré dans l'Histoire, moins universel, ce Général Dourakine a moins de cordes à son arc pour séduire.
Cependant, les personnages restent hauts en couleurs, parfois grotesques et drôles à leurs dépens, souvent tendres. Tout est fait pour divertir et enseigner par le même biais. Car s'il est bien question d'une chose ici, c'est la vertu, la fidélité et l'honnêteté. Finalement, bien que ne mettant en scène des enfants qui sont que secondaires, Le Général Dourakine leur est clairement destiné.
Un petit roman, qui à l'instar des plus grands succès de la Comtesse, se lit de façon parcellaire, comme on regarde une série, épisode par épisode.