C'est le titre original du roman de José Giovanni publié en 1959 sous le n°475 de la prestigieuse collection "Série Noire" chez Gallimard
Le roman a été réédité bien ultérieurement sous le titre "le gitan", à l'occasion du film du même sieur Giovanni sorti sur les écrans en 1975.
Pour m'éviter de recréer une fiche (et peut-être créer un doublon), je vais faire l'impasse et considérer que Giovanni n'a pas éprouvé le besoin de modifier son roman pour le faire mieux correspondre au scénario du film.
Parce que roman et film sont notablement différents. En effet, Giovanni donne bien moins d'importance au gitan dans le roman.
Le roman met en avant un personnage apparenté à Pierre Loutrel dit Pierrot le fou (d'où le titre du roman) (ce personnage devient dans le film "Pierrot le naïf") ; le gitan (Jacques le Gitan dans le roman) n'y est qu'un personnage secondaire dont on ne voit pas sa relation fusionnelle et solidaire avec son camp d'origine ni sa haine de la société. Giovanni a dû préférer transférer son personnage principal Pierrot de la bande des "tractions avant" dans le personnage du gitan, certainement plus folklorique et probablement plus vendeur.
Par contre, on retrouve bien le personnage de Yan (joué par Paul Meurisse) qui est le fil conducteur du roman comme dans le film. Le commissaire Blot (le même que dans "le deuxième souffle") poursuit les deux bandes, celle pépère de Yan et celle violente de Pierrot. Et les deux bandes, sans le vouloir, ne cessent de se croiser et finalement de faciliter le job du flic.
Pour bien profiter du roman, il faut donc oublier le film qui répond à d'autres exigences ou finalités. Il ne faut surtout pas aller chercher une vérité historique sur tous ces personnages qui ont bien existé et que Giovanni utilise un peu à sa guise, il faut bien le dire, que ce soit dans le roman ou dans le film.
D'ailleurs, le roman développe d'autres points intéressants comme la faiblesse du personnage Yan avec les femmes et la sienne en particulier. Le roman met surtout l'accent sur les deux types de malfrats en principe incompatibles : le spécialiste ou l'expert (Yan) qui ne se mouille que lorsque c'est indispensable et surtout sans risque et le malfrat (Pierrot) qui a toujours le flingue à la main et finit par se mettre à dos le reste de la pègre qui en a marre de voir les flics roder partout.