« Je me demande si je suis fou. »
"Le Horla" est une nouvelle de Guy De Maupassant. Deux versions existent, l'une plus courte, et moins riche en détails fait interagir un patient, un docteur et les confrères qu'il a convoqués pour qu'ils livrent leur avis sur ce cas. C'est le prétexte imaginé par Maupassant pour que le patient prenne en charge la narration et raconte ce qu'il a vécu. Contrairement à la "Lettre d'un fou", les maux subis par le patient ont été subis par d'autres (l'un de ses domestiques notamment). L'on a aussi beaucoup plus de détails sur cet être (qu'il nomme "Horla"), être invisible dont on ne connaît l'origine, ni même les éventuels desseins. Maupassant prolonge ce qu'il avait ébauché dans "Lettre d'un fou" en montrant que son personnage croit véritablement en l'avènement d'une espèce supplantant l'intelligence de l'homme. L'homme serait inférieur en tant qu'il ne pourrait le percevoir en raison de l'incomplétude de ses organes.
Dans la seconde version, qui se présente sous forme de journal, avec des dates précises, Maupassant se livre à plus de détails et donne plus de consistance aux faits. Ce qui ne l'empêche pas de reprendre texto certains passages de la version princeps. Le volet médical, fortement présent dans la première version est occulté. L'on fait bien mention d'un docteur à un moment, mais cela est très vite balayé. Ce qui est frappant dans cette version, c'est la confrontation entre l'Homme et cette chose, cet être. Confrontation, si l'on en croit la fin de la nouvelle, qui est totalement vaine, malgré le grand brasier. L'homme se faisant déposséder de son statut d'être unique.