Une œuvre très courte mais fort appréciable qui nous emmène jusque dans les tréfonds de la folie tout en conservant une touche d'humour.
Dans Le Journal d'un fou, on suit le quotidien d'un fonctionnaire qui nous raconte son quotidien tout à fait banal au début, mais qui sombre bien vite dans la folie. A cause de quoi ? Difficile à déterminer. Lorsqu'il tombe amoureux de la fille de son patron, son état semble se détériorer. Les dates indiquées dans son journal perdent en cohérence : les mois ne sont plus indiqués, ou inventés (comme le fameux mois de "februar" !) et le protagoniste, Poprichtchine, se trompe même parfois de siècle. Pire, il se réveille un matin persuadé d'être le roi d'Espagne Ferdinand VIII, et à la confusion temporelle s'ajoute la confusion spatiale : alors qu'il est interné, il pense être en Espagne.
Le format extrêmement court (une trentaine de pages) était presque frustrant tant on se prend à l'histoire. Le ton comique mêlé au sujet de la folie forment une œuvre aussi amusante qu'impactante. Grâce au format "journal intime" et donc à la narration à la première personne, on se sent comme aux premières loges pour assister à cette douloureuse métamorphose, à cette descente aux enfers. Quoique, tous ces qualificatifs sont bien violents compte tenu du fait que le protagoniste ne semble pas conscient de la détérioration de son état.
Une histoire courte mais marquante qui illustre la finesse de la barrière entre sanité et folie.