Le Moine plutôt que Dracula ?
Le Moine est un classique du roman gothique, genre littéraire né en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle (Le Moine a été écrit en 1794) et caractérisé tant par sa forme, celle d'un roman dans la tradition médiévale (dans la droite ligne de Don Quichotte) avec de nombreuses digressions et récits dans le récit, que par ses thématiques, centrées sur le fantastique, le surnaturel, la sorcellerie. Le tout se déroulant habituellement dans un pays lointain, à l'époque médiévale.
Le Moine, (/spoiler mineur) raconte principalement la déchéance (somme toute rapide) du religieux le plus irréprochable que Madrid ait connu. De modèle de pureté et de vertu, Ambrosio va peu à peu céder à ses penchants les plus obscurs et découvrir le vice et le crime. Il est donc beaucoup question de bien et de mal dans ce livre. Pourtant, ce qui devrait faire l'objet du jugement de valeur le plus appuyé et du manichéisme le plus terre-à-terre, est finalement conté d'une manière très neutre, renforçant de beaucoup la force de l'impression que laisse Le Moine sur son lecteur : Ambrosio n'est-il pas finalement un humain tout à fait banal, à l'image de tous les autres ?
Un vrai classique, indémodable, malgré sa structure caractéristique de l'époque à laquelle il fut écrit (et qui en rebutera peut-être certains).