• Prophétie du Mage Nostraratus
    Prophétie de Très Haut, Très Noble et Très Illustre Rongeur Nostraratus, Grand Maître des Prédictions, qui prévoit les évènements pour les mille ans qui viennent, et qui dévoile quand, comment et pourquoi aura lieu la fin du Monde...



L'auteur Elisabetta Dami présente avec Le Mystérieux Manuscrit de Nostraratus, le quatrième tome des aventures extraordinaires du rongeur Geronimo Stilton. Avec ce nouveau périple édité en France par les Éditions Albin Michel Jeunesse, Geronimo Stilton se retrouve contraint par sa jeune assistante à participer à la Foire du livre de Roquefort, afin de rencontrer les éditeurs qui comptent, en tant que dirigeant de l'Écho du rongeur, le quotidien le plus diffusé de l'île des Souris. Ce qui devait être une simple promenade de santé se retrouve être un parcours mouvementée qui va convoquer les jeunes lecteurs à de nombreux gags qui vont les propulser dans l'univers du prédicateur Nostraratus. Une histoire anodine qui par le prisme des gaffes des personnages va sur une première partie rythmée le récit avec des intrigues secondaires, pour finalement en venir à ce qui nous intéresse le plus durant la seconde partie avec le fameux mystérieux Manuscrit.


À l'inverse des trois volumes précédent Le sourire de Mona Sourisa, Le Galion des chats pirates et Un sorbet aux mouches pour monsieur le Comte, qui concentrait le récit autour d'une quête mystérieuse et aventurière par la résultante : d'énigmes à élucider pour l'un, des affrontements contre des Chats Pirates pour l'autre, ou encore la découverte d'un univers inconnu et inquiétant pour le dernier, Le Mystérieux Manuscrit de Nostraratus se présente comme une non quête, où il s'agit de simplement quitter Sourisia, la ville des souris, pour se rendre à Roquefort. Un simple voyage avec des personnages loufoques rendant le tout amusant. Un parcours durant lequel on découvre à travers les yeux exaspérés et terrifiés de Geronimo une route moins insolite qu'elle ne semble être avec un circuit animé en camionette direction l'aéroport, un vol particulièrement houleux, où encore un crochetage par le parc d'attraction : Waouh ! Waouh ! Waouh ! Une étape durant laquelle on arpente une attraction explosive avec le " Sens dessus dessouris du fromagité ", ou encore une expérience horrifique avec le train fantôme " La Tanière du chat fantôme. " Des péripéties drôlesques, mais avec tout ça quand est-il du fameux Manuscrit ?




  • Chaperlipopette, il a même prévu la date de la fin du monde !



Le Manuscrit devient une étape secondaire que l'on vient totalement à oublier pour enfin repointer le bout de son museau à la page 63 sur les 116 pages que compte ce volume. Se mêle alors à l'intrigue les écrits de Nostraratus, Grand Maître des Prédictions, qui a habilement caché la véritable signification de ses prophéties souvent incomprises avant que les évènements ne se soient produits. De nombreux quatrains provenant du Manuscrit ayant trouvé sens avec plusieurs siècles d'avance, comme avec l'invasion des chats en 1702, qui a duré cinquante ans et qui en 1752 lors du couronnement du souverain Beaufortius, rassembla tous les rongeurs de Sourisia sous un seul drapeau pour stopper l'invasion du féroce empereur félin Griffattila, et qui a coïncidé avec une éclipse et un tremblement de terre, jusqu'à l'éruption volcanique qui détruisit en seul jour la ville de Rongéi qui eu lieu en 1799 :


" Éclipse au ciel et tremblement de terre
Annonceront une très longue guerre :
Des armées de félins arriveront,
Principauté de Sourisia envahiront..."


D'autres quatrains étant encore inexpliqués comme avec cette sombre prophétie qui deviendra l'énigme à élucider :


" Malheur à celui qui le Mage
Osera défier,
Car il devra payer
Pour cette grande audace !


Si un jour lévo est le manuscrit,
Aucun éutride plus ne le blupie.
Car les periaps d'Alyls feu brûlera
Et Roi Gnome célèbre deviendra. "


Une prédiction énigmatique venant dynamiser le récit pour étonnamment retomber aussitôt dans l'oubli, pour finalement devenir la quête d'un journal rêvant simplement d'acheter les droits du manuscrit pour en faire un best-seller avant que la concurrence ne s'en mêle. Un positionnement très curieux de la part de l'auteur qui passe totalement à côté de l'ambiance intrigante qu'offre le Manuscrit de Nostraratus. Cela permet au moins de présenter le principal concurrent de l'Écho du rongeur avec la " Gazette du rat ", détenue par l'éditrice Sally Rasmaussen, l'ennemie numéro un de Geronimo. Une dualité de toujours, commencé depuis l'école pour se poursuivre jusqu'au présent. Sally attaque l'Écho du rongeur depuis une vingtaine d'années en passant par tous les moyens légaux et illégaux. Une adversaire redoutable !


On retrouve avec plaisir notre docteur en rongéologie de littérature sourissienne et en philosophie archéosourisique comparée, directeur de son propre journal, '' l'Echo du rongeur '', le quotidien le plus lu de l'île des Souris, le renommé : " Geronimo Stilton ". Stilton qui pour la première fois n'est pas accompagné de son cousin aux sales manières, '' Traquenard '', ni de son intrépide et jolie sœur, " Téa ", ou encore de son jeune neveu âgé de 9 ans, " Benjamin ", pour l'aider à surmonter les divers obstacles. Un choix intéressant permettant de présenter d'autres personnages gravitant dans le cercle de notre rongeur, à commencer par son assistante " Pinky ". Une souris dynamique accro à internet, à la page de toutes les tendances, qui plus tard rêve de devenir vidéo-jockey. Car, oui, Pinky est âgée de 13 ans. 13 ans et déjà assistante de Stilton (qu'elle appelle : Chef) ayant accès aux comptes bancaires et autres éléments d'importance de la boîte, va falloir m'expliquer. Vient la véritable stars de ce quatrième tome avec Soury Van Ratten, l'oncle de Pinky, qui à lui seul mérite tout un volume tant c'est un personnage haut en couleur totalement atypique et burlesque. C'est grâce à lui et ses nombreux gags que l'intérêt du récit ne sombre pas totalement. Des personnages plus ou moins important s'invitent avec l'éditeur de livres pour enfants : Epiphane Souriche (accompagné son petit-fils), Proper Finanz (possible Conseiller financier global), Reblochon de Roquefort (directeur du Souritz, l'hôtel le plus luxueux de sa ville), Méphistophélès Gruntz (auteur très susceptible), ou encore le fameux Nostraratus (1503-1566), médecin et astrologue, célèbre pour ses prophéties énigmatiques annonçant tous les évènements futurs jusqu'à la fin du monde.


La structure physique de cette lecture située entre le roman et la bande dessinée fonctionne toujours aussi bien, avec des pages un brin moins imaginatives en matière de création, mais vu la structure du récit plus posée cela paraît logique. L'écriture offre plusieurs mouvances amusantes avec un jeu de couleurs plus ou moins tape-à-l'oeil, parfaitement adapté pour les lecteurs les plus jeunes. Les dessins sont amusant pour certains avec un travail autour du design de Soury Van Ratten particulièrement réussi. Le reste est de teneur plutôt sage, seul le petit passage au parc d'attraction Waouh ! Waouh ! Waouh !, vient dynamiser le tout. Un contraste enfantin appréciable plus ou moins bien élaboré, qui va nous proposer une fois encore une large lecture de Sourisia, ainsi que de L'île des Souris, de ses habitants, et de son histoire avec des dates précises, offrant un tout d'une richesse faisant le succès et le véritable trésor de cette franchise.



CONCLUSION :



Avec son titre énigmatique, Le Mystérieux Manuscrit de Nostraratus, on aurait pu s'attendre pour ce quatrième tome, écrit par Elisabetta Dami pour les Éditions Albin Michel Jeunesse, à un récit bien plus aventureux, et non à une histoire se révélant n'être qu'une simple balade humouristique. Une intrigue appuyée par des nombreux gags venant remplacer les péripéties aventurières habituelles que compte la licence offrant un livre peu divertissant dans ses rebondissements mais néanmoins amusant et appréciable pour son humour.


Le monde fabuleux des rongeurs dans ce qu'il a de moins fantastique mais de plus drôle.




  • Euh, à propos, qu'elle est la date de la fin du monde ?
    Soury ricana :

  • Ah, ça vous intéresse, hein ? Il se pourrait que ce soit demain, ou après-demain, ou dans trois mille ans...
    Je mourais d'envie de lui arracher le manuscrit et de lire la date.
    Il m'observa en plissant les yeux.

  • Cette date, seuls Nostraratus et mon ancêtre Souricy Van Ratten la connaissaient... Et MOI aussi désormais, puisque j'ai lu le manuscrit. Cette date, seuls les lecteurs qui liront le livre après l'avoir acheté la connaîtront... Et l'éditeur, quand il m'aura payé l'avance qu'il me doit !
    J'étais indigné.

  • Mais vous disiez pourtant vous intéressez en exclusivité à la Culture avec un C majuscule ?
    Il rétorqua, d'un air rusé :

  • La Culture avec un C majuscule mérite l'Argent avec un A majuscule !


B_Jérémy
6
Écrit par

Créée

le 2 mai 2022

Critique lue 156 fois

14 j'aime

9 commentaires

Critique lue 156 fois

14
9

Du même critique

Joker
B_Jérémy
10

INCROYABLE !!!

La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...

le 5 oct. 2019

170 j'aime

140

Mourir peut attendre
B_Jérémy
8

...Il était une fin !

Quel crime ai-je commis avant de naître pour n'avoir inspiré d'amour à personne. Dès ma naissance étais-je donc un vieux débris destiné à échouer sur une grève aride. Je retrouve en mon âme les...

le 7 oct. 2021

132 j'aime

121