Pourtant rédigé à la mode de jadis, ce Neveu dame nonchalamment le pion aux modernes en façon de modernité même. Pour sûr, moins prolixe que Queneau de locutions goguenardes, plus circonspect que Perec sur sa tactique formelle, le comparerait-on à ces altières figures que son auteur nous paraîtrait tirer la gueule un brin, tout tatillon qu'il étaye d'accents quelquefois pantouflards un style de bonnard bourge, poli au bagou des enquinaudeurs enquiquineurs. Rien que de très sot, pour ce qu'à en bien scruter la constitution, ce dialogue de Diderot élabore aux plans tant syntaxique que conceptuel d'aberrantes distorsions qu'il vaudra mieux ici taire au lecteur, à l'effet de lui garder l'émerveillement intact, certes, mais davantage de restituer au corps textuel sa propre singularité, le préservant par là de l'équivoque que susciterait une citation mal indiquée, ainsi d'une ritournelle amputée de symphonie.
Ne reste alors, trop humblement, qu'à prier l'usager de cette plateforme de se saisir au plus sacrant d'un exemplaire pour en engloutir d'une traite la truculence succulemment cogitée, question de révérer la prescience de ce prosateur hors pair, au verbe tour à tour engourdi et ampoulé, qui préfigure mieux que quiconque la sémillance des littératures actuelles, néanmoins à peine obligées à son égard.