Mille neuf cent quatre-vingt rêves

Bien que nous vivons dans la pire ligne temporelle possible, quoi de mieux qu’une bonne dystopie pour mieux s’endormir le soir ? Après tout, lorsque le cauchemar se mêle à la réalité, les rêves façonnées par nos expériences sont les refuges les plus profonds pour repenser notre existence. Pas de bol pour les personnages du Palais des rêves, l'institution du Tabir Sarrail capte et traite tous les rêves des sujets de l’Empire Ottoman afin de savoir qu’est ce qui se passe dans leurs caboches et prévenir les événements contraires à la volonté (de Macron) du souverain suprême. Le protagoniste évolue dans un récit court mais profond, efficace et onirique, décrivant un système administratif de surveillance de la population qui ferait saliver nos géants de la Tech et nos gouvernements droitiers extrêmement à droite. D’ailleurs, dans notre réalité véritable au moment où j'écris ces lignes, un récent projet européen nommé Chat Control pourrait permettre à une IA générative d’accéder à toutes les données de nos smartphones : messages, photos, vidéos, tout ce qui structure nos existences numériques/nos rêves lucides seraient passées au crible d’un logiciel qui a une chance sur quatre de recommander les cailloux à la place des fraises pour faire une tarte.

Le Palais des rêves est un très bon exemple de comment cela pourrait (mal) tourner.