J'ai mis 5 à ce premier tome, mais en fait ma note vaut pour toute la trilogie.
Précisément, je mettrais 7 au premier, 6,5 au deuxième, et 4 au dernier tome.
Ce qu'on peut dire sur la production de la trilogie, c'est que les deux premiers romans ont été diffusés dans la foulée, en 2008, puis que le dernier tome est arrivé après, fin 2010. D'après certains, c'est la pression des fans qui aurait motivé Liu Cixin de faire de fameux troisième tome.
Ce qui est assez bon à savoir, c'est que ça a été construit initialement comme une duologie, et que la fin du deuxième tome pourrait être considérée comme la"vraie" fin, telle que prévue lorsque l'idée du roman a germé dans la tête de l'auteur.
Concernant les styles, pour les deux premiers tomes, on est sur de la hard SF tout ce qu'il y a de plus contemporaine, avec un assaisonnement d'enquête/ thriller pour le premier, et de stratégie/politique pour le deuxième. Le troisième tome, par contre, est totalement différent, on est sur de la hard sf plus classique, beaucoup plus mystique et contemplative. Franchement, c'est pas ma came, c'est pour ça que je lui ai mis 4, mais si vous avez aimé Les chroniques martiennes ou Les milliards de tapis de cheveux, vous pourriez apprécier, sinon, arretez-vous au deuxième tome.
Que peut-on dire d'autre sur cette trilogie?
Au niveau des personnages, ça s'étiole très vite. Dans le premier tome, on a des personnages-clichés qui sont là pour servir l'intrigue, puis très vite il n'y a plus aucune construction, aucune profondeur, les personnages ne sont plus que des relais-fil rouge qui sont finalement des témoins assez passifs de l'histoire. On partage des centaines de pages avec ces sujets, pourtant on ne s'interesse vraiment à aucun d'entre eux. On suit les évènements, on saute de personnages en personnages, c'est assez anonyme, en fait. On ne lit pas une pièce de Tchékhov, ça c'est sûr!
Concernant l'histoire en elle-même, elle est très sympa, très interessante. J'ai promis de ne pas spoiler, donc je n'irai pas plus loin, mais l'idée est judicieuse et les evènements sont bien amenés. (Il faut comprendre que ce roman est construit comme un mystère, ce serait dommage de trop en dire, donc autant se prendre au jeu et vous conseiller de ne PAS LIRE la quatrième de couverture des bouquins!!!)
Sur l'auteur en lui-même... Honnêtement, il ne dégage pas une franche sympathie ni se distingue par son humanisme. Il ressort une impression étrange de ses lignes, c'est très matérialiste, pas très cultivé, c'est souvent assez brutal. Il décrit les masses avec cynisme, pour lui, elles sont violentes, incontrolables, forcément négatives. Il aime l'ordre et la discipline, et la population doit obéir ou subir. Les anonymes, on s'en carre, l'essentiel est de sortir du lot, s'extraire de la masse, après y a plus qu'à tirer la chasse...
Symboliquement, on se rapproche assez d'une certaine vision de la Genèse, avec les personnages féminins qui passent leur temps à croquer les fruits défendus et enchaîner les conneries. Dans ces bouquins, les femmes ne sont pas très bien vues : on a une passionaria dans le premier chapitre, une perfide ET un trio hystérique dans le deuxième, une manipulatrice dans le troisième, puis plus tard une traumatisée impulsive, une belle brochette de jalouses et de passives-agressives, puis on termine avec la pacifiste candide... Heureusement que les mecs sont là pour sauver la baraque!!
Dernière remarque notable sur les personnages : Les Chinois sont forcément les personnages principaux, les Occidentaux sont cons comme des balais, sauf les Russes. Si je me souviens bien, il y a deux ou trois personnages Russes, qui sont bien décrits. Y a pas de noirs.
Il est d'ailleurs bon de remarquer qu'il y a pas mal de chapitres qui se passent au sein du conseil de sécurité de l'ONU, et c'est assez frappant de constater l'absence pure et simple de toute mention de l'ambassadeur Chinois. Les Chinois sont les personnages principaux de cette trilogie, mais ils ne sont pas étatiquement représentés (ah, la Chine, ce grand pays de liberté d'expression...). Après, c'est assez pratique, puisqu'il ne reste plus que des blancs autour de la table du conseil de sécurité de l'ONU pour faire des conneries.
Je termine sur les descriptions techniques. Alors, là c'est simple, si vous aimez les descriptions, vous alez vous régaler. Des dizaines, des centaines de pages de description techniques et scientifiques. Ca ne s'arrête pas. Et en plus il invente tout, il n'y a rien de réellement scientifique, tout sort de la tête de l'auteur, c'es pas mal, mais, quand, comme dans le troisième tome (autourde 800 pages), ça prend réellement le quart du bouquin, faut être bien accroché et motivé pour pas jeter le pavé en travers de la pièce.
Bonne lecture