Un petit roman fort sympathique de l'auteur de Malevil, relatant l'histoire fictive d'un anthropologue américain s'engageant dans une expérience similaire à celles qui furent en vogue à partir des années 60 : l'intégration d'un primate dans la structure familiale humaine afin de favoriser les interactions langagières (ici en langue des signes) à travers l'adaptation de l'animal à la famille d'adoption.


Un récit qui compte plusieurs points d'emphase, des moments intenses où l'apprentissage progressif du langage et de la manière d'être humain permet à l’héroïne du récit, une jeune chimpanzée, d'exprimer des sentiments complexes, de créer des nouveaux mots par elle même, voire d'appréhender certaines questions existentielles et, par son apprentissage, d'intégrer le monde des hommes en révélant des connexions interspécifiques d'une finesse épatante.


Ceci conduit dés lors à l'émergence d'un émerveillement assimilable à celui que susciterait sans doute le spectacle d'un big bang ; genèse d'une pensée cohérente et transmissible dans la caboche de l'animal doublée d'une interrogation sur la nature de notre spécificité, ce qui fait « le propre de l'homme ».


Tout ça en s'immergeant dans la vie d'une petite bourgade étasunienne, perdue, sous fond d'ambiance pastorale et de population puritaine. Récit globalement calme mené sur un ton enlevé et étayé par des réflexions et des dialogues légers quoique profondément intéressants, bref, idéal pour se détendre !


On (re)découvrira en outre plusieurs projets effectivement menés avec des primates, dont la plupart ont été depuis assidûment couverts ; on trouve ainsi sur le net d'excellents documentaire sur la gorille Koko ou la chimpanzée Washoe notamment.


L'écriture de Robert Merle quant à elle est fluide et fonctionnelle et le travail de documentation est perceptible sans qu'il n'entrave ni n'alourdisse le récit. Malheureusement La fin du livre est abrupte voire précipitée mais n'entache pas le plaisir de lecture.


Un excellent moment tout matiné de questionnements fabuleux donc!

Satyagraha
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le 31 mars 2017

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