Dans le théâtre des guerres...
Le personnage principal est comédien, ami de longue date d'un vieux grec communiste metteur en scène. Tous les deux ne partagent pas la même vision de la guerre. Pour le vieil homme, elle est ignoble, quelle que soit la cause qu'elle défend. Pour le jeune, elle est un mal nécessaire en dernier recours pour faire triompher les idées de justice qu'il défend. Débat classique entre la fougue de la jeunesse, l'idéalisme, et la sagesse trouvée dans les souffrances...
Évidemment, le vieil homme a une histoire tragique derrière lui. Le jeune fonde une famille et semble s'embourgeoiser, se pose des questions d'éthique importante. Comment rester un révolutionnaire dans la vie quotidienne, etc. Le vieux meurt et le jeune lui promet de mener à bien son dernier projet : monter une Antigone de Anouilh au Liban, en pleine guerre, avec des comédiens de tous les camps.
Il m'a fallu un peu de recul pour pouvoir écrire ne serais-ce qu'un résumé de ce livre tant sa charge pathétique est forte. Il mêle habilement les informations historiques aux intrigues personnelles ainsi que les jeux intertextuels aux symboles mythiques, tout cela sans lourdeur excessive, sans didactique simplificatrice, sans violence gratuitement sublimée. Un des meilleurs livres de la rentrée.
On pourrait regretter la part très importante que l'amour prend dans ce livre, mais après une longue période de réflexion passive (en gros, d'oubli) je pense que ce serait perdre une part essentielle de la personnalité de l'auteur... Il faut apprendre à aimer ce qui nous semble différent de nous, n'est-ce pas? Ce message politique pourrait tout aussi bien s'appliquer à la littérature et par respect de ce livre, je consens à reconnaître que mon ethos n'est pas le seul valable.
A bientôt!