Je mets neuf et pas dix, mais vraiment parce que j'obéis au précepte sacro-saint de l'art selon lequel la perfection n'existe pas. Et pour cause, Marguerite Duras, la perfection, elle ne la recherche pas. Elle touche au sublime, et c'est bien mieux, bien plus délectable, bien plus admirable.
Je n'aime pas Duras. Je veux dire, Moderato Cantabile, hormis son incipit, m'a déçue et Un barrage contre le Pacifique m'a laissée de marbre, comme si ce barrage était plutôt contre moi.
Mais Lol, Lol V. Stein et moi, nous étions faites pour nous rencontrer, faites pour nous enivrer toutes deux dans le tourbillon acerbe et langoureux, anesthésiant et acide de la vie, de l'amour. Sa maigreur, sa légèreté, son étrangeté, sa piquante douceur diaphane mêlée à une écriture de soi et du monde métaphorique, cristalline, différente, propre à communiquer l'incommunicabilité ou l'incapacité à communiquer de ce début de 20ème siècle, sont autant d'éléments qui m'ont fait tourner les pages avec chaque fois plus d'envie, d'ardeur et d'ivresse.
Il s'agit du premier roman, des premières descriptions qui me donnent envie de les illustrer, et qui donnent lieu à des créations ma foi plutôt réussies.
Amis de la mélancolie, courez vers Le ravissement de Lol V. Stein !