Le Rayon vert
6.6
Le Rayon vert

livre de Jules Verne (1882)

Il faut bien se l’avouer, aussi bon compteur d’histoire qu’il soit, Jules Verne n’en reste pas moins un très mauvais écrivain. Et je dis cela en grande admiratrice de ses oeuvres. Mais si Jules Vernes est très bon pour nous raconter des histoires qui font appel à l’enfant qui est en nous et nous donnent envie de voyager, d’explorer ou de devenir naufragés sur une île déserte, il a un style d’écriture très limité, systématique et technique. Ses personnages sont très limités et monofacettes. Ses romans regorgent de bonne morale chrétiennes et occidentale et restent très manichéens. Tout le monde est bon ou mauvais, triste ou joyeux, entièrement patriote ou complètement égoïste, jamais entre deux. Et puis ses livres sont bourrés de clichés : américains intelligents et pragmatiques, français et marins joviales et bons vivants, femmes douces et croyantes … Alors si tout cela passe très bien dans les récits d’aventure, car l’action prends le dessus sur la forme et les sentiments des personnages, cela passe très mal quand l’auteur décide de s'intéresser au sentiments et à l’art.

Or voici ce à quoi s’attèle Jules Verne ici. Le rayon vert est un contre pied à l’ensemble de son oeuvre. L’histoire est celle d’une jeune écossaise Helena Campbell élevée par ses deux oncles, frère Sam et frère Sib, version Verniènne et écossaise des Dupont et Dupond. Lorsque l’on annonce à celle-ci le projet de la marier à Aristobulus Ursiclos, savant pédant et ridicule, elle décide qu’elle ne se mariera pas avant d’avoir vu le rayon vert, rayon lumineux visible au couché de soleil sur un horizon de mer au ciel pure. En chemin, elle rencontre un jeune artiste peintre et poète qui possède toutes les qualités nécessaires à un bon mari. Soit écossais, de bonne famille ayant des liens d’amitié avec celle d’Helena, assez fortuné … Et bien sur ils tombent amoureux l’un de l’autre.

Seulement voilà la description du fort interieur des personnages (d’autant plus féminins), les pseudo discussions poétique sur l’océan et l‘évolution des sentiments des personnages ne sont pas les points forts de l’auteur. Comme à son habitude les personnages sont lisses, clichés et inintéressants. Aucun d’eux ne m’a créé le moindre début d’empathie. Voir pire, ils sont énervant, surtout Helena, personnage principale aux travers des yeux de laquelle est raconté l’histoire. Helena est décrite comme belle, douce et sans doute Verne a voulu en faire un personnage poétique et rebelle. Mais, elle ne me laisse que l’image d’une fille gâtée, pimbêche et égocentrique. Qui se permet de réprimander ses oncles, pourtant fort conciliants, pour le mauvais temps ou le trajet emprunté par un bateau. Le personnage d'Aristobulus Ursiclos quant à lui est cliché et pathétique et une insulte à la moindre personne ayant étudié la physique, les maths ou n’importe quel science de près ou de loin dans sa vie. Quant à l’histoire d’amour, elle reste froide, sans intérêts et sans enjeux aucun. Et les envolés poétiques de description de la mer par Olivier Sinclair sont ridicule et banal, dignes des brèves de comptoir, rien ne fait ressortir la poésie et le talent prétendus du jeune artiste.

Ici Jules Verne commet donc un livre sans coeur, sans intérêts et il n’est pas étonnant qu’il ne soit pas passé à la postérité !
NaiaPhykit
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le 28 juin 2013

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NaiaPhykit

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