« Le pays est en guerre, avait déclaré le Président »
Tom, éclairé par une providence hellénique, s’éveille graduellement à la vertigineuse réalité des dérives liberticides tapies sous les atours du bien commun.
— Tu embaucherais un matelot et avec deux bateaux, tu doublerais ta recette. Au bout d’un moment, tu pourrais investir dans un troisième bateau, et ainsi de suite.
Le Grec secoue la tête d’un air d’incompréhension totale.
— Mais… ça m’apporterait quoi ?
Une œuvre aux ramifications vertigineuses
Il est des ouvrages qui, sous une apparence de simplicité narrative, recèlent une charge subversive d’une densité peu commune. Le Réveil, à l’instar d’un miroir déformant tendu à une époque titubante sous le joug de la peur et du contrôle, s’inscrit dans cette veine romanesque où la fiction, savamment ourdie, se mue en un réquisitoire implicite mais implacable contre les dérives insidieuses de nos sociétés contemporaines. Dans une langue accessible mais jamais dénuée d’élégance, l’auteur cisèle un récit aux accents prophétiques, émaillé d’un substrat théorique rigoureusement charpenté.
La manipulation est aux démocraties ce que la matraque est aux régimes totalitaires.
Une dénonciation feutrée mais inflexible de l’endoctrinement contemporain
L’écrivain s’y adonne à une exploration abyssale des mécanismes de manipulation des masses, convoquant dans un enchevêtrement érudit les figures tutélaires d’EdwardBernays, de Noam Chomsky ou encore les glaçants Principes de Biderman — sinistre ossature des techniques de coercition mentale. Loin de toute diatribe pamphlétaire ou de prosélytisme tapageur, l’auteur orchestre avec une discrétion un dévoilement progressif et néanmoins impitoyable des méthodes par lesquelles l’individu, devenu docile et amnésique, abdique sa lucidité sur l’autel d’une sécurité factice.
Le roman met en exergue, dans un contexte de crise sanitaire fictive (mais ô combien suggestive), l’ingérence tentaculaire des pouvoirs publics et des conglomérats privés dans les moindres interstices de la vie intime. Ce qui pourrait passer pour un délire dystopique se révèle, à mesure que l’on tourne les pages, être un reflet — à peine déformé — d’une réalité contemporaine où l’information, saturée et orientée, devient l’arme de prédilection des nouveaux maîtres du monde.
Je crois qu’on ne peut pas bien vivre si on a tout le temps peur de la mort
Un roman d’éveil, de résistance et de salubrité mentale
Il faut saluer l’audace téméraire de Laurent Gounelle, qui, en mettant en scène un protagoniste confronté à l’effritement de ses certitudes dans un monde où règnent coercition douce et mensonges légalisés, a probablement froissé plus d’un cénacle institutionnel. Ce livre, d’une brûlante actualité, agit tel un révélateur alchimique : il rend visible ce qui fut dissimulé, dissèque ce qui fut amalgamé, et exacerbe une vérité que d’aucuns préféreraient taire sous d’épaisses couches d’euphémisation sociale.
Le récit n’est pas tant une intrigue classique qu’une invitation à la métanoïa. À travers cette odyssée intellectuelle, le lecteur se voit convié à une introspection salutaire, à une réévaluation méticuleuse de ses propres conditionnements. Le propos est limpide : il ne s’agit pas simplement de distraire, mais de secouer, d’inquiéter, voire d’indigner. C’est une œuvre qui ne flatte pas, mais qui exhorte — à penser, à douter, à désobéir.
Les gens sont idiots et il faut décider à leur place
En guise de clausule
Puissé-je, avec toute la solennité que réclame une telle entreprise littéraire, formuler ce vœu ardent : que ce livre trouve un écho retentissant dans les esprits encore engourdis, et qu’il serve de catalyseur pour ceux qui, pris dans les rets d’une servitude volontaire, n’osent encore ouvrir les yeux. Car à l’heure où la liberté se disloque sous les oripeaux de la protection, il est impératif — impérieusement impératif — que les consciences s’ébrouent.
Oui, que ce roman — véritable bréviaire de lucidité — réveille enfin les moutons.
On ne peut pas laisser dire n’importe quoi au nom de la liberté d’expression