La première impression, visuelle, est celle d'un beau roman dont la couverture a été particulièrement soignée. On trouve d'ailleurs en page intérieure une carte en couleurs qui, si elle ne sert pas énormément durant l'histoire, possède le mérite d'être agréable à l’œil.
Dès l'entame du récit, alors que rien n'augure qu'il s'agit d'un roman jeunesse, le lecteur comprend que l'histoire s'adresse à un type de public plutôt ciblé, celui des jeunes femmes (lycéennes ou jeunes adultes). En effet, passé un prologue qui attise l'intérêt, la lectrice (puisque le cœur de cible est clairement celui-là) va suivre la vie d'une lycéenne belle, intelligence et passablement insupportable. Elle se retrouve rapidement à passer dans un autre monde (je ne divulgue rien qui ne soit révélé en quatrième de couverture) de type moyenâgeux fantastique où son rang est celui d'une esclave. Ce n'est alors que le début de ses aventures...
Si l'on passe sur le fait que le changement de monde pour une jeune personne (l'idée existe au moins depuis le premier tome de Narnia paru en 1950 et a depuis été largement utilisée) n'est guère nouveau, l'univers dans lequel elle atterri s'avère passablement naïf. Alexiane de Lys, de sa plume légère et assez agréable à lire, propose une histoire manifestement destinée à un public adolescent. Les personnages sont des archétypes et l'on échappe pas à la romance esclave magnifique et beau prince ténébreux bien suave. S’enchaînent alors les poncifs dans un monde qui se veut rude alors que des monstres titanesques se font occire avec une aisance folle par une jeune femme non combattante, que de solides gaillards appartenant à la soldatesque font ami ami avec ladite esclave à la beauté magnétique.
Bref, de la guimauve à la louche enrobée d'une couche superficielle d'aventure soi-disant dangereuse pour un récit qui traîne parfois en longueur pour s'accélérer un peu brusquement vers la fin. Certains passages méritent néanmoins le détour et l'écriture de cette jeune auteure est loin d'être désagréable. Mais si son usage des mots et des tournures de phrases est soignée, son histoire apparaît beaucoup trop convenue et naïve pour séduire un public qui à l'habitude de la fantasy.
Post scriptum : la fin se terminant de façon assez frustrante, elle ouvre manifestement sur la possibilité qu'une suite voit le jour.