« Le train de Venise » (1965) est le 168e roman (sur 192), écrit à 62 ans, à Epalinges (canton de Vaud, en Suisse) par Georges Simenon (1903-1989). C’est le 107e de ses « romans durs » (sur 117, c’est-à-dire sans Maigret, héros de 75 autres romans). Il a fait l’objet d’une adaptation télévisée, « Le train de Vienne », en 1989 par Caroline Huppert. Le roman traite de la culpabilité, plus exactement du sentiment de culpabilité, celle d’un homme ordinaire et faible, Justin Calmar (35 ans, directeur des services étrangers dans une entreprise fabriquant des objets en plastique), qui, à son retour, seul, de vacances à Venise (passées avec sa femme, depuis 13 ans, Dominique et ses enfants, Josée, adolescente et Louis, 6 ans), n’ose pas refuser un service à un inconnu rencontré dans le train. Les circonstances le rendent propriétaire d’une mallette contenant des devises étrangères, d’un montant de 1,5 million de francs. Se considérant comme un honnête homme, se sacrifiant souvent pour les autres (cf. ses vacances à Venise, dans une pension qu’il n’aime pas, avec la porte ouverte de la chambre qui communique avec celles de ses enfants), il se sent pris au piège, sans libre arbitre dans ses décisions, subissant l’enchainement inexorable des événements et gamberge sur l’avenir. Il se rend compte que sa vie est basée sur des demi-vérités voire des mensonges. Il réfléchit beaucoup à sa situation, évoquant un autre personnage de Simenon, le mari Spencer Ashby de « La mort de Belle » (1952).