“Le vagabond de la Baie de Somme” est le premier numéro de la fantastique collection “Polar en Nord” éditée chez Ravet-Anceau. Il s’agit également du premier roman de Léo Lapointe, qui sera par la suite plusieurs fois édité dans cette collection.
Le corps d’un homme inconnu assassiné est retrouvé au plus profond de la Baie de Somme. Alors que l’enquête prend une direction qui ne lui convient guère, le gendarme Paul Beauvillain suit son instinct et part seul à la recherche de l’identité du défunt. Via les chemins de traverse, la faune et la flore de la baie, et en rencontrant les gens simples et besogneux des villages perdus, Beauvillain raccommode pièce après pièce la vie du vagabond de la Baie de Somme. Au mépris de sa carrière, de sa santé, de sa vie, peut-être.
A travers les rencontres de son héros , Léo Lapointe donne la parole aux désœuvrés, aux alcooliques, à ceux qui ont abandonné, aux veules et aux lâches, à ceux qui sont déjà morts, à ceux qui ne parlent pas, à ceux dont on ne demande pas l’avis, à ceux qui n’ont plus d’avis, à ceux qui n’ont plus d’envie. “Le vagabond de la Baie de Somme” est un polar social, où la solidarité est du côté des puissants, la peur du côté des faibles. Entre les deux, Beauvillain ne se résigne pas et refuse d’abandonner sa partie sur l’échiquier du bien et du mal. Seul contre tous.
J’ai lu le bouquin avec beaucoup de plaisir, et l’humour est toujours présent. Malgré quelques longueurs ( les pages sur le Musée du Plein-emploi…), la lente montée en tension finale restera dans ma mémoire de lecteur. C’est très personnel, mais j’ai toujours une attente “patrimoniale” de la lecture des “Polars en Nord”. La découverte d’un coin de la région, d’un village, d’une tradition, d’une industrie ou d’un folklore. Dans le cas du “Vagabond de la Baie de Somme”, je suis un peu resté sur ma faim. Globalement, mon impression est néanmoins excellente! Un premier roman intense, humain, qui donne envie de lire les suivants. Je vous le conseille vivement!