Le Vent dans les saules par Boebis

Les héros ont forme de rats, de taupes et de blaireaux mais ce sont avant tout des Anglais (plutôt bien nés), un peu oisifs (on va dire que c'est les vacances), mais surtout délicieusement charming. Leur vie à canoter est bientôt chamboulée quand ils doivent porter secours à leur ami, le fantasque Crapaud. Les héros tenteront de faire rentrer dans le rang cet incorrigible, mais qu'on se rassure, le Crapaud restera un indécrottable fripon.

Dans le vent dans les saules, les aventures bucoliques comptent cependant autant que les chansons et les repas qui les accompagnent ; le voyage vaut moins pour le frisson de l'aventure que pour le bonheur de retrouver sa maison. Ces animaux ne sont au fond pas si éloignés des Hobbits - et on retrouve d'ailleurs la même camaraderie très masculine des petits héros de Tolkien.
Mais plus qu'une ode au confort bourgeois, et à l'amitié virile, c'est bien une peinture nostalgique de l'enfance que nous offre l'auteur, de ses aventures au bout du chemin, de ses amitiés sincères et de sa complicité avec la nature.

Paru en plein coeur de l'age d'or britannique du genre (Le Lire de la jungle, Alice au pays des merveilles, Winnie l'ourson, Mary Poppins, Bilbo le hobbit Peter Pan...), le livre n'a pas en France leur renommée mais c'est sans doute pour la seule raison qu' il n a pas été adapté par Disney… C'est peut être un mal pour un bien, le livre ayant ainsi conservé toute sa fraicheur. Faisons donc comme nos héros, et barbotons dans la fraicheur de ces pages, à l 'image de nos héros dans les eaux de la Tamise.