Légendes d'automne

Après le revisionnage du film d'Edward Zwick que j'apprécie beaucoup, je m'étais promis de chercher le livre de Jim Harrison … que j'ai récemment trouvé. Une première surprise a été de découvrir que le livre contenait trois nouvelles. Seule, la troisième correspond au film de Zwick.

Une deuxième surprise est la construction du livre en trois histoires qui pourraient se superposer et qui sont reliées par un fil subjectif ténu …

La première "Vengeance" raconte l'itinéraire d'un américain au Mexique laissé pour mort au bord de la route par des trafiquants pour une histoire de femme et de jalousie. La deuxième "l'homme qui renonça à son nom", au contexte nettement plus moderne, raconte l'itinéraire d'un homme qui doit se reconstruire après son divorce. La troisième "légendes d'automne" raconte l'itinéraire du fils d'un fermier du Montana engagé dans la première guerre mondiale et chargé par ses parents de protéger son jeune frère de la mort ! Son échec le lancera dans une fuite autour du monde, délaissant ses proches. Les trois histoires sont en quelque sorte trois cris de personnes appelant à la vengeance contre le sort ou le destin. Les réponses apportées par Harrison seront une autre voie que la vengeance pure et dure.

C'est bien mais ne me satisfait pas plus que ça. En particulier, la première histoire démarre très fort et j'attendais une conclusion dans la même tonalité. L'épilogue me laisse sur le bord de la route et ne me convainc pas du tout. Pour la deuxième histoire, je dois avouer que je me suis assez vite lassé des réflexions toutes en introspection du héros. Ce n'est que dans la troisième histoire (légendes d'automne) qui retrace cette saga familiale au Montana que j'ai enfin retrouvé ce qui me plaisait bien dans le film de Zwick.

Encore que ce qui m'intéressait de retrouver dans le livre, c'était un développement ou approfondissement de certains personnages comme le cheyenne "Un coup", comme Pet, la femme Cree. Ce qui m'intéressait était de trouver le détail de ces légendes d'automne du film que j'avais compris être le ciment intergénérationnel et interethnique entre amérindiens et blancs venus de divers horizons. Or, paradoxalement, le film en dit presque plus. À mon grand regret, le roman n'explore pas ou peu ce sujet mais s'intéresse beaucoup plus au personnage du fils cadet et à ses nombreux tourments existentialistes.

Au final, ce roman est une relative déception dans la mesure où il ne m'apporte pas grand-chose de plus par rapport à ce qu'on trouve dans le film. En lisant d'autres critiques dithyrambiques sur le livre, je constate même que les réactions des gens sont carrément inversées puisque le film de Zwick, selon eux, dénaturerait presque les personnages du roman en les simplifiant.