Plus qu’une réécriture de Peter Pan, L’enfant Pan est un préquel qui ramène aux origines de Peter et à son arrivée au Pays-de-Nulle-Part. Le récit se divise en deux parties distinctes : la première introduit Peter, sa vie à Londres, ses difficultés et son aversion pour les adultes, la perte totale de confiance qu’il pourrait avoir en eux ; la seconde nous emmène au Pays-de-Nulle-Part, à la redécouverte d’un univers pas si éloigné de celui que le lecteur du roman de James Matthew Barry mais régit par d’autres règles. Si cette seconde moitié du livre m’a enchantée, ce fut moins le cas de la première que j’ai trouvé assez longue. J’ai peiné à lire la misère et la douleur d’un monde trop souvent injuste et cruel avec les plus faibles, un monde dans lequel trop d’enfants manquent d’amour et de nourriture.
Pourtant l’écriture d’Arnaud Druelle est habile et très visuelle ; agréables à lire, ses mots nous transportent dans l’univers qu’il dépeint avec force. Je pense qu’à ce moment de la lecture j’attendais un récit plus optimiste, plus à l’image des jeux de Peter Pan et des enfants perdus. Mais l’histoire prend un tournant différent une fois le héros arrivé au Pays-de-Nulle-Part et le texte bascule dans un univers fantastique qui s’approprie les codes du roman de Barry tout en les réinventant. C’est à partir de là que l’histoire m’a captivée et que je n’ai plus réussi à lâcher le livre jusqu’à l’avoir fini. Arnaud Druelle reprend tout ce qui fait le monde de Peter Pan : ses pirates, ses lagunes et sirènes, ses fées et leur poussière d’étoile… mais crée en même temps un nouveau monde dont l’équilibre fragile repose avant tout sur le temps, la façon dont il s’écoule et se renouvelle dans une boucle temporelle qui repose sur une balance affecté par le changement.
Au final, L’enfant Pan n’était pas le roman que j’attendais mais il n’en reste pas moins une très belle surprise que je recommande aux fans de cet enfant qui ne voulait pas grandir.
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