Androïdes, vous avez dit androïdes ?

Ayant beaucoup apprécié le film Blade Runner de Ridley Scott (les versions Director's Cut et Final Cut plus précisément), j'avais très envie de poser la main sur le roman qui a servi d'inspiration.

N'étant pas un grand lecteur, j'ai d'abord hésité un petit moment avant de pouvoir me lancer complètement dans la lecture.

Le roman nous décrit la vision d'un monde dévasté par une guerre nucléaire, où les rares humains qui y résident encore se doivent de chercher un lien d'empathie pour oublier le vide de leur existence. Certains s'adonnent à la religion et d'autres à la possession d'animaux, ce malgré l'extinction de la plupart des espèces.

Au début je restais accroché à la vision du film puis petit à petit, je me suis laissé séduire par celle du livre. On nous partage beaucoup l'état d'âme des personnages, la peine de ne plus pouvoir côtoyer le vivant, ni même d'en être.

Le développement de Rick Deckard est très intéressant, faisant de lui le personnage central. Au fil des péripéties, il se remet sans cesse en question. On le sent fatigué, très affecté par ses actes et même prêt à abandonner sa mission. Ce qu'il fait est-il juste ? Est-il un meurtrier ? Pourquoi ne serait-il pas lui aussi une machine ? Et puis... Qu'est-ce qui fait notre humanité en fin de compte ?

J'ai également apprécié retrouver certains passages du film dans leur format d'origine, tel que le test du personnage de Rachel au Voight-Kampff (test qui mesure le potentiel empathique d'un individu et permet donc de distinguer l'humain de la machine). Également très surpris d'y découvrir une tournure bien différente. Quand on compare au film, on se rend vite compte du travail important effectué sur l'adaptation.

Si Blade Runner de Ridley Scott est un chef-d'œuvre d'un point de vue esthétique et thématique, le roman de Philip K. Dick n'en demeure pas moins excellent, ce malgré quelques passages rébarbatifs. Une relecture ne me ferait donc aucun mal.

Pour conclure, une lecture très plaisante, intéressante où l'écriture sait se montrer inventive et inspirante. Je la recommande donc aux fans de science-fiction, de polars mais aussi du film de 1982.