Nous retrouvons dans ce livre les thématiques chères à cet auteur injustement oublié. Le travail, la passion, la perséverance comme autant d'outils permettant de se construire sa propre destinée. Dépouillé du diktat d'un entourage aussi aimant qu'étouffant, d'une société trop conventionnelle, l'homme libre détonne par sa capacité à assumer ses propres choix. Il pose des actes fondateurs pour son avenir, quitte à sacrifier l'amour d'une famille, quitte à s'isoler et pour un temps devenir la risée de tous.
Et avec le temps obtiendra la récompense à sa persévérance, la reconnaissance que l'on attribue aux hommes et aux femmes alignés a leur valeurs. Des personnages en avance sur la façon de penser d'une époque et qui, par leur volonté et leur courage, feront bouger les lignes.
Duncan Sterling le sait, il veut soigner. Il est né pour ça.
Contre la volonté de sa mère qui lui aurait préféré une vie plus rangée comme fonctionnaire au sein de sa commune d'origine.
Duncan va s'y opposer, se retrouver seul sur sa route mais résolu à poursuivre sur sa voie. C'est ainsi qu'il fera des rencontres décisives le rapprochant toujours un peu plus de son objectif final.
Duncan est résolu. La seule chose suffisamment puissante pour le faire vaciller sera l'amour et ses envoutements. Un amour que l'on tait, un amour sans réciprocité, un amour sans passion mais avec un tronc commun cependant, sous forme de dilemme pour notre narrateur: Faut-il maintenir les valeurs profondes d'une médecine au plus proche du patient ou se résoudre à les mettre de coté au profit de l'ambition , de la gloire et de la reconnaissance du large public?
Cronin manie son récit avec habileté, son écriture est toujours de qualité et il aborde les tréfonds de l'âme humaine avec une justesse et une douceur qui me transporte à chaque fois.
Un livre écrit dans les années 50 qui possède l'avantage d'un charme certain, une patine du temps mêlée à d'intemporels thématiques.